Ecole: que sait-on du nouveau programme d'éducation sexuelle?

Un nouveau programme d’éducation sexuelle s'invite sur les bancs de l'école. Une "éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité" sera présentée le 5 décembre pour une application à la prochaine rentrée scolaire. Une loi oblige depuis 2001 les établissements scolaires à organiser trois séances par an sur ces questions, du CP à la terminale. Mais en pratique, seuls 15% des élèves en bénéficient.
Ces nouveaux programmes vont-ils changer les choses? C’est ce que l’Education nationale espère, en tout cas. Avec des programmes clairs pour les enseignants et rassurants pour les parents. Et de la petite section de maternelle, avec un travail sur les émotions mais aussi sur les noms des parties intimes, à la terminale, où les lycéens "s’interrogeront sur les différences entre excitation, sentiment, désir et plaisir".
Terrain miné par les "fantasmes" de certaines familles?
Education au consentement, prévention des violences et des maladies sexuellement transmissibles ou évocation de l’exposition à la pornographie: la nécessité de ces cours n’est plus à démontrer, mais le terrain est miné à cause de "fantasmes de certains parents" disent les enseignants.
"Pas du tout", répond le Syndicat de la famille, ex-"Manif pour tous", qui valide ces nouveaux programmes. Avec quelques bémols quand même, comme sensibiliser aux différents types de familles dès la moyenne section: "trop tôt", pour eux.
Des programmes qui spécifient que les enseignants devront faire preuve de pudeur et de délicatesse.
"Les familles voient leurs enfants comme des anges assexués"
Un nouveau programme plutôt bien accueilli par les enseignants et les professionnels. Dans sa classe de CM2, Emilie donne des cours sur la puberté, la grossesse, et a installé une boîte à questions, où chaque élève peut lui écrire anonymement.
"Ce sont souvent des questions sur eux, sur leurs corps, sur les règles. Mais aussi des questions sur ce qu'ils peuvent voir sur les réseaux sociaux. Cela me permet de parler de tout ça avec eux, et aussi du consentement, de se protéger de ce qui va arriver dans leur vie future", explique-t-elle.
Alors, elle salue ce nouveau programme, mais demande surtout plus de formation pour les professeurs, ce qui les rassurerait et leur apprendrait à gérer les réactions des enfants mais aussi des parents.
Car c'est effectivement surtout les parents qu'il faut rassurer. Et, selon le psychiatre Serge Hefez, leur rappeler l’importance de l’éducation à la sexualité.
"Les familles sont, c'est vrai pour beaucoup, frileuses à une éducation à la sexualité. Car elles voient leurs enfants comme des anges assexués et ne voient à quel point leurs enfants baignent dans un climat très sexualisé", explique-t-il.
Le gouvernement espère donc la mise en place de ce nouveau programme au plus tard pour la rentrée de septembre 2025.