Ecole: seuls deux collèges sur dix ont mis en place les groupes de niveau

C’était une des mesures phares du "choc des savoirs" voulu par Gabriel Attal, alors ministre de l'Education nationale: les groupes de niveau au collège. Appliquée pour les élèves de 6e et de 5e en français et en mathématiques, cette mesure ne faisait pas l'unanimité, notamment parmi les enseignants.
Les plus faibles en petits groupes et les plus forts entre eux, c’était ce que visait à l’origine ces groupes de niveau, pour ne pas ralentir les meilleurs élèves, et pour que les moins bons ne soient pas noyés. Sans surprise, ce que les personnels de l’Education nationale dénonçaient comme un tri des élèves, n’a pas séduit. D'après le SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d'établissements, seuls 21% des collèges publics les ont pour le moment mis en place.
Une brèche dans le texte de Nicole Belloubet?
Ce dispositif, rebaptisé "groupes de besoins" par la ministre démissionnaire Nicole Belloubet, est l'une des principales nouveautés de la rentrée scolaire. La ministre avait promis qu'ils entreraient en vigueur "avec souplesse et pragmatisme".
Pourtant, les trois quarts des collèges publics ont mis en place la réforme, mais la majorité a préféré des groupes hétérogènes selon Bruno Bobkiewitz, secrétaire générale du syndicat des personnels de direction.
"Les collègues se sont engouffrés dans la souplesse donnée par le texte de Mme Belloubet pour plutôt aller dans des groupes à géométrie variable", explique-t-il.
Donc des groupes qui mélangent les meilleurs élèves avec les plus faibles. Seule différence avec une classe: les élèves seront moins nombreux dans ces groupes.
Reste que la moitié des collèges n’ont pas reçu assez de moyens pour cette réforme. Ils ont donc dû sacrifier des options comme le latin ou des dédoublements de classes en langues ou en physique. C’est le seul point sur lequel la réforme a été appliquée: tous les efforts ont été mis sur les maths et le français.