Ecole vandalisée par des ados: "Il n'y a plus aucune autorité", déplore une enseignante

Vitres du sas cassées à coups d'extincteurs, matériel informatique et système d'alarme incendie dégradés, réfectoire saccagé, jets de sauces sur le sol et les murs... A Grand-Charmont, dans le Doubs, une école élémentaire a été vandalisée. Les dégâts s'élèvent à environ 30.000 euros.
"Tout y est passé: l'ensemble des salles de classe a été dégradé, fouillé, les placards ouverts, les tables et les chaises renversées", assure le parquet de Montbéliard. Le maire de la ville de 6.000 habitants décrit "une vision de carnage". Le parquet de Montbéliard évoque un acte parfaitement stupide. Les auteurs de cet acte de vandalisme seraient des mineurs âgés de 10 à 13 ans, aperçus quittant l'établissement par un riverain alerté par le bruit.
"J'en appelle à un sursaut si ce n'est de repentance, au moins de civisme, et j'invite ceux qui auraient participé ou entendu parler de jeunes ayant participé à ce véritable carnage, de se présenter à la gendarmerie", appelle Paul-Edouard Lallois, le procureur de la République de Montbéliard.
"J'en appelle aux adultes référents et aux grands frères de nos quartiers où il est parfois difficile de vivre en société. J'espère que ce sursaut républicain et cette prise de conscience pourraient intervenir dans les prochains jours", ajoute-t-il.
"L'État est devenu laxiste"
Avant même une quelconque interpellation des auteurs, Zohra Bitan déplore que la punition ne marche plus. "Dans les quartiers populaires, on a beaucoup trop de circonstances atténuantes sur les gestes de délinquance et d'incivilité", juge-t-elle sur RMC et RMC Story. "A chaque fois qu'on aborde la question de l'éducation dans les quartiers populaires, on est toujours tiède, on n'ose pas. Or, plus t'es rigoureux, plus tu permets l'intégration. Plus t'es laxiste, plus les mômes ne s'en sortent pas", croit-elle savoir.
"L'État est devenu laxiste, il y a tout un pan de l'éducation qui est laxiste et on s'étonne que des enfants de cet âge dégradent une école", poursuit Zohra Bitan.
La rentrée menacée
"Comment des enfants de 10 à 13 ans ne comprennent pas la dimension d'un bien public, ce que c'est et ce que ça représente?", s'interroge de son côté Flora Ghebali. "Il y a un enjeu de conscience des adolescents qu'il va falloir régler, notamment avec les réseaux sociaux", ajoute-t-elle.
Enseignante à Vénissieux, Aurélie déplore l'adoption du "c'est pas grave". "Quand on appelle des parents en expliquant que leur enfant a détruit quelque chose, ils nous rigolent au nez. Il n'y a plus aucune autorité. Il y en a quelques-uns qui sont conscients mais pour d'autres, on est fonctionnaire, on représente l'Etat alors ils sont contre nous, ce qu'on représente, une certaine société", explique-t-elle au Grandes Gueules.
A Grand-Charmont, les dégâts au sein de cette école élémentaire menacent la rentrée scolaire des élèves prévue le 11 mars prochain.