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Éducation à la sexualité: le projet "en l'état pas acceptable", estime le ministre délégué

Une enseignante et ses élèves dans leur classe au premier jour de la rentrée, le 2 septembre 2019, dans l'école polyvalente Chaptal à Paris (photo d'illustration)

Une enseignante et ses élèves dans leur classe au premier jour de la rentrée, le 2 septembre 2019, dans l'école polyvalente Chaptal à Paris (photo d'illustration) - Martin Bureau/AFP

Le projet de programme d'éducation à la vie sexuelle qui doit être prochainement officialisé "n'est pas acceptable" en l'état, a déclaré mercredi le ministre délégué à la Réussite scolaire Alexandre Portier.

Annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation Pap Ndiaye et prévu initialement pour la rentrée 2024, ce projet, qui fait l'objet d'une offensive, notamment des milieux conservateurs, doit être présenté courant décembre aux organisations syndicales. Ce texte, dont la version actuelle n'est pas encore définitive, fait l'objet de concertations depuis le printemps.

"Je vous le dis à la fois comme élu, mais aussi comme beaucoup ici en tant que père de famille, ce programme, en l'état, n'est pas acceptable et il doit être revu", a affirmé M. Portier lors des questions au gouvernement au Sénat.

"Le militantisme n'a pas sa place dans nos écoles"

Indiquant avoir "trois réserves importantes" sur la version actuelle du projet, le ministre délégué a assuré d'abord qu'il "s'engagerait personnellement pour que la théorie du genre ne trouve pas sa place dans nos écoles, parce qu'elle ne doit pas y avoir sa place".

"Deuxièmement, le militantisme n'a pas non plus sa place dans nos écoles. Et je veux un encadrement très strict de tous les intervenants qui auront à porter ces sujets dans nos établissements", a-t-il poursuivi.

"Troisièmement, je veux aussi une meilleure prise en compte du développement de nos élèves. Parce que toutes les notions qui doivent être évoquées dans ces matières doivent être en fonction évidemment du développement de nos élèves" et être "appropriées".

La ministre de l'Éducation Anne Genetet a promis la semaine dernière que le nouveau programme serait très "progressif" et "séquencé" sur fond de polémiques sur le sujet. Elle a assuré avoir pris "le temps qu'il fallait pour relire avec beaucoup d'attention le programme", qui est selon elle "très complet".

La ministre et son ministre délégué "sont alignés", même si Alexandre Portier l'exprime de façon différente, a-t-on cependant assuré dans l'entourage d'Anne Genetet. "C'est pour cela que le ministère a opéré des modifications sur le programme qui sera présenté à la mi-décembre en CSE" (Conseil supérieur de l'éducation, instance consultative).

Le terme "identité de genre", qui revenait plusieurs fois dans la précédente version du texte, ne figurera notamment pas dans la version définitive, a-t-on précisé.

RMC avec AFP