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Éducation

Entre "AG", fêtes et cours d'autodéfense: dans les coulisses des facs bloquées

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DOCUMENT RMC - Depuis plus de deux semaines, l'université Tolbiac à Paris est occupé 24h sur 24 par des étudiants qui réclament le retrait de la réforme du gouvernement. RMC a pu passer une soirée en caméra cachée dans la "commune libre de Tolbiac", un lieu où les images sont interdites par les bloqueurs...

Pour garder le contrôle de leur image, de leur sécurité... Des rondes d'étudiants tournent en permanence sur les murs d'enceinte et à l'intérieur du batîment. Le but: éviter les débordements et se défendre en cas d'intervention de la police ou de bandes d'extrême-droite comme cela a été le cas vendredi... Dans ce huis-clos, c'est une vraie vie en communauté qui s'organise. 

Une lutte permanente, 24h sur 24h: la fête le soir, et des activités toute la journée. Tout est d'ailleurs indiqué sur le grand planning dans le hall: une réunion de mobilisation quotidienne, des conférences ou même un cours d'autodéfense... au piolet. Bienvenue dans la "commune libre de Tolbiac", comme l'annonce une banderole avec l'internationale en fond sonore.

"Un moment historique, comme un nouveau mai 68"

Ce soir-là, en plein week-end, pas de cours magistral dans cet amphi, mais une centaine de personnes qui danse sur les tables. Au total, ce week-end, plus de 300 personnes occupent le rez de chaussée de l'université. Des militants d'extrême-gauche, des étudiants de Tolbiac ou extérieurs à la fac, engagés ou curieux. Certains expliquent avoir l'impression de "vivre un moment historique, comme un nouveau mai 68". Ils discutent, boivent des bières, ou taguent des slogans sur les murs maculés de graffiti revendicatifs.

Deux semaines de vie entre collocation militante et squat: des brosses à dents traînent dans les toilettes, certains dorment dans l'"amphi dodo". Du matin au soir, la vie collective s'organise. Chaque jour, il y a un planning "ménage" , un planning "bouffe" et un même règlement sur plusieurs portes: "interdit de fumer, pas d'alcool fort".

Nathanaël Janero