Etablissement fermé pour soupçon de séparatisme: que sont devenus les 110 élèves du groupe scolaire MHS à Paris?
Que sont-ils devenus? Les élèves du groupe scolaire MHS se sont retrouvés sans école le 23 novembre dernier après une fermeture pour soupçon de séparatisme.
Certains ont pu réintégrer des établissements publics, d'autres des structures privées hors ou sous contrats, d'autres se sont inscrits à des cours à distance type CNED. Souvent par dépit, car pour certaines élèves voilées notamment, cet établissement qui acceptait le voile était idéal pour elles.
"On ne m’accepte pas tel que je suis, c’est-à-dire avec mon voile"
Les familles affirment qu'elles n'ont pas été prises en charge par les services de l'Education nationale sans proposition de re-scolarisation ou de suivi. Une fermeture qui contraint Asma, 17 ans, élève en terminale, à suivre depuis deux mois des cours à distance pour préparer son Bac.
"C’est dur, c’est démotivant. Je suis au bord du décrochage scolaire. Je suis en train de penser à arrêter et reprendre l’année prochaine. Peut-être qu’il y aura une école qui décidera de m’accepter".
Impossible pour la jeune lycéenne voilée de se réinscrire dans un lycée public: "On ne m’accepte pas tel que je suis, c’est-à-dire avec mon voile. Ça fait partie des choses qui me permettent de travailler en étant à l’aise".
Après la fermeture de l’école les parents des 110 élèves ont reçu un courrier de leur rectorat pour leur rappeler l’obligation de scolariser leurs enfants sous peine d’une amende. Asma et plusieurs autres élèves voilées n’ont donc pas choisi l’école publique où le voile est interdit depuis 2004.
"On vous a mis sur le carreau, débrouillez-vous, restez chez vous"
Sur les trois rectorats dont dépendent les élèves deux nous ont répondu. Par exemple à Paris sur 33 anciens élèves de l’école: 14 ont été re-scolarisés dans le public, 4 dans des établissements privés, 6 sont inscrits à des cours à domicile mais il en reste 9 dont le rectorat est sans nouvelle.
Hanane Loukili la directrice du collège lycée MHS Paris déplore un manque d’accompagnement.
"Ils ferment l’école, ils ont envoyé des courriers à tous les parents, donc ils ont la liste explicite de tous les enfants. La moindre des choses c’est de proposer une solution. Là ça revient à dire vous n’êtes pas notre priorité, on vous a mis sur le carreau, débrouillez-vous, restez chez vous".
Selon la directrice, sur les 30 élèves qui ont intégrés l’enseignement public 5 auraient été rétrogradés du lycée au collège faute de place.