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Explosion des atteintes à la laïcité: comment les signalements sont corrélés à l'actualité

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Quelque 3.300 atteintes à la laïcité ont été signalées dans les écoles, collèges et lycées de France en seulement trois mois. C'est 2.000 de plus qu'à la même période l'an dernier, selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Education nationale.

Un total de 3.300 atteintes à la laïcité signalées dans les écoles, collèges et lycées de France en trois mois seulement, avec une augmentation de 140% par rapport à la même période l'année dernière.

Le ministère de l'Éducation nationale révèle ces chiffres après des mois d'actualité marqués par la question de la laïcité à l'école avec notamment l'abaya ou l'assassinat du professeur Dominique Bernard à Arras...

Des "phénomènes exceptionnels" qui entraînent une augmentation des atteintes à la laïcité, mais cette hausse s'explique aussi par "une vraie libération des signalements". "Quand il y a un problème, on le dit enfin, et tout remonte", précise le ministère de l'Éducation dans un communiqué.

Ce que ces chiffres montrent, c'est que le nombre de signalements suit de près les questions d'actualité. En septembre d'abord. Gabriel Attal interdit l'abaya et le qamis. Résultat, +40% de signalements par rapport à juin et huit sur dix portent sur les tenues vestimentaires. En octobre, ensuite, 75% de hausse. Cette fois due aux perturbations pendant l'hommage à Dominique Bernard, le professeur assassiné à Arras.

Une libération de la parole chez les enseignants

Pour Carole Zerbib, membre du syndicat national des personnels de direction, ça veut dire que, grâce à la volonté politique, la parole des enseignants se libère.

“Je pense que le fait que le ministre a montré sa volonté de ne pas banaliser les atteintes à la laïcité fait que maintenant, il y a moins d’autocensure. Mais ce sont des atteintes qui existaient déjà”, appuie-t-elle.

Indépendamment de l'actualité, les contestations d'enseignement prennent une part de plus en plus importante dans les signalements, s'inquiète Carole Zerbib. “Le refus d’aller en EPS, la contestation de la véracité de certains faits historiques, l’impossibilité d’aborder certaines questions dans certains cours…”, énumère-t-elle.

Ces trois derniers mois, le nombre de signalements pour contestations d'enseignement était deux fois plus important que l'année dernière.

Margaux Boulte avec Guillaume Descours