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Face à la fronde étudiante, le directeur marketing de Total annule sa venue à Sciences Po Strasbourg

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Censé donner une conférence à Sciences-Po Strasbourg, le directeur marketing de TotalEnergies Thierry Pflimlin, lui-même ancien élève de l'IEP, a dû annuler sa venue à l'université face aux menaces de boycott d'une association étudiante.

Sous la pression de certains étudiants de Sciences-Po Strasbourg, Thierry Pflimlin, le directeur marketing de TotalEnergies, et ancien étudiant de l'institut d'études politiques a dû annuler la tenue d’une conférence prévue jeudi 26 janvier dans les locaux de l’université: "Les conditions pour mener un débat serein sur ce thème crucial de l'énergie n'étant pas réunies, Thierry Pflimlin a préféré annuler sa venue, en accord avec la direction de l'école", a assuré le directeur de l'IEP de Strasbourg.

A l'origine, c'est une pétition lancée par l'association étudiante Alter'Bureau, une association engagée dans des combats écologiques et solidaires: "Conscients de l’urgence climatique, nous refusons qu’une tribune soit offerte à une entreprise responsable d’une large part des émissions carboniques mondiales, coupable de destructions. Total connaissait les effets de son activité sur le climat et l’environnement depuis des décennies, mais a organisé un déni et des mensonges, qui continuent aujourd’hui sous la forme du 'greenwashing'", défend Alter'Bureau dans un communiqué.

"Bobos déconnectés?"

"Ce sont des bobos déconnectés", peste ce vendredi sur le plateau des "Grandes Gueules" Sarah Saldmann. "C'est le wokisme à outrance. Je vois de l'écriture inclusive dans le communiqué. On se fout de notre gueule. Les personnes de gauche qui sont soi-disant les plus ouvertes d'esprit sont finalement les plus étroites d'esprit. Il a le droit de venir faire une conférence et après ils auraient pu en débattre", ajoute l'avocate très remontée.

"Quand t'es dans une université, t'es là pour apprendre"

C'est justement ce qui était prévu. Thierry Pflimlin devait tenir une conférence de 45 minutes avant des échanges avec les étudiants présents. De leur côté, direction et étudiants s'étaient entendus pour la tenue de débats sans langue de bois: "Il nous a été garanti de pouvoir interagir, de poser des questions qui dérangent, sur le 'greenwashing'", assure un membre de l'Alter'Bureau à France 3 Grand Est. Mais d'autres continuaient de militer pour un boycott poussant finalement la direction à annuler la venue de Thierry Pflimlin.

"Quand t'es dans une université, t'es là pour apprendre, pas pour faire de l'idéologie, mais quand on a des Sandrine Rousseau qui ne font que ça toute la journée, faut pas s'étonner de voir ça", déplore de son côté Bruno Pomart sur RMC et RMC Story. "C'est Total qui ruine les boulangeries, on a le droit de boycotter, c'est franchement des enflures", juge de son côté l'éducateur Etienne Liebig.

Une nouvelle affaire qui semble enterrer définitivement l'amitié entre TotalEnergies et Sciences-Po. Le 1er janvier 2022, l'école Sciences Po Paris avait en effet discrètement mis fin à son partenariat avec l'énergéticien. Car depuis les années 2000, TotalEnergies finançait les bourses de certains élèves depuis les années 2000 et la mise en place par l'ancien directeur de Sciences-Po Richard Descoings, d'une filière d'accès à l'école pour des élèves de zones d'éducation prioritaires.

G.D.