Famille d'accueil pour jeunes délinquants: "Il faut le prendre comme il est et essayer de le mettre sur le droit chemin"

La protection judiciaire de la jeunesse lance un appel pour recruter des familles d'accueil pour mineurs délinquants, en attente de procès ou condamnés, dont les parents sont en incapacité de s'occuper.

Depuis 6 mois, Arlette et Pierre accueillent Romain 14 ans. Lorsqu'on les rencontre, on ne peut s'empêcher de penser à des grands-parents, avec leur petit-fils. Pourtant, il y a 6 mois, ils ne se connaissaient pas.

Romain a été placé chez ce couple de retraités par la justice en attendant son procès. Enfin un peu de répit pour cet adolescent cabossé: "Je me sens vraiment à l'aise. Quand je n'arrive pas à faire mes devoirs, ils m'aident. Quand j'étais au foyer, on se n'occupait pas de moi. Ça fait du bien, ça change du foyer".

Ici petit à petit, Romain retrouve un quotidien et une stabilité. Malgré ses problèmes avec la justice, Arlette et Pierre ont eu envie de l'accueillir chez eux: "Quand on prend un enfant comme ça, il ne faut pas juger, il faut le prendre comme il est et essayer de changer le problème qu'il a, le mettre sur le droit chemin".

"L'aider à s'en sortir et à se faire situation"

Prendre soin de lui au quotidien, mais aussi et surtout tout faire pour qu'il s'en sorte: "L'aider à s'en sortir dans la vie et à se faire une situation. C'est ce qu'on a fait pour nos enfants et qu'on fait pour lui aussi".

Mais malgré leur bonne volonté, Arlette et Pierre ont parfois besoin de conseils. Cathy Grave, éducatrice à la protection judiciaire de la jeunesse, est là pour les entourer: "Je ne dis pas que j'interviens tout de suite au domicile, mais je peux leur donner des conseils ou même avoir le jeune homme au téléphone et discuter calmement".

Mais rien de tel ne s'est passé ici jusqu'à présent. Une relation comme celle-là, entre Romain et ce couple, nous confie l'éducatrice, c'est ce qu'on peut espérer de mieux pour ces enfants placés.

> Plus d'informations sur le site du ministère de la Justice

Marie Régnier