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Éducation

Formation "à bas coût", programmes inadaptés… Pourquoi les élèves français restent nuls en maths

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Une étude internationale sur le niveau des élèves de CM1 et de 4e révèle que les Français sont toujours à la traîne en mathématiques. Si les chiffres se stabilisent par rapport à 2019, la France reste en queue de classement, dernier des pays de l'UE, et même avant-dernier des pays de l'OCDE.

Les Français encore à la traîne en mathématiques. C'est ce que révèle l'étude TIMSS publiée ce mercredi. Une enquête qui s'intéresse tous les quatre ans au niveau des élèves de CM1 et de 4e.

Résultat, les élèves français en CM1 et 4e restent parmi les moins bons de l’UE et des pays de l’OCDE en maths et en sciences. La France est bonne dernière d’Europe et avant-dernière de l’OCDE, devant le Chili.

Un score qui n'a pratiquement pas bougé en quatre ans, et ce, malgré les réformes engagées depuis 2019. Le ministère de l'Éducation nationale met en avant la stabilité des résultats alors que "les élèves ont été impactés par la crise du Covid" et que "d'autres pays de l'UE baissent d'une manière significative".

Avec 23 ans de carrière derrière elle, Isabelle le dit sans nuance, si les élèves français sont mauvais en mathématiques, c'est la faute des formations proposées par l'Education nationale.

“C’est de la formation à bas coût, en fait. Ce ne sont pas des mathématiciens qui font les formations, ce sont des conseillers pédagogiques qui répètent ce qu’on leur a expliqué en formation eux-mêmes. Ils n’ont pas le savoir fondamental, eux”, explique-t-elle.

Trop d'élèves par classe

Alors, la professeure des écoles explique privilégier son "bon sens". Un bon sens qui la pousse à ne plus suivre les programmes, inadaptés aux élèves selon elle. “Les fractions, ça doit commencer en CE1. Je vais faire ce que je faisais déjà, une demi-heure, c’est une demie, et un quart d’heure, c’est un quart. Voilà, j’ai fait des fractions”, indique-t-elle.

Et c'est un abandon répandu, face aux programmes qui n'arrêtent pas de changer, souffle Claire Piolti Lamorthe, présidente de l'association des professeurs de mathématiques. Un problème auquel s'ajoutent aussi les classes surchargées.

“Quand j’ai 28 élèves, chaque élève parle moins d’une minute dans le cours. On peut moins faire communiquer les élèves entre eux, exposer la démarche qu’ils ont adoptée”, estime-t-elle.

Pour y arriver, il faudrait deux enseignants par classe, glisse un autre professeur. Mais impossible selon lui d'y arriver avec les moyens actuels.

Caroline Renaux avec Guillaume Descours