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Gironde: débrayages dans un lycée après une nouvelle menace de mort contre une professeure

Dans un lycée parisien, en mai 2022. (photo d'illustration)

Dans un lycée parisien, en mai 2022. (photo d'illustration) - Thomas SAMSON / AFP

Des professeurs d'un lycée de Libourne (Gironde) ont débrayé jeudi en soutien à une collègue de l'établissement visée par une nouvelle lettre anonyme la menaçant de mort, glissée cette fois sous la porte de sa classe.

L'enseignante avait déjà été la cible de deux courriers, l'un en décembre 2023 où l'auteur la menaçait de "l'égorger comme un cochon", ainsi que 'tous les bougnoules' du lycée", puis un autre en septembre dernier.

"La situation est prise très au sérieux et fait l'objet d'un dépôt de plainte. Les faits sont condamnés fermement par la rectrice qui va s'entretenir avec la professeure", a indiqué l'académie de Bordeaux.

"On veut montrer notre soutien et notre solidarité à notre collègue", a témoigné Frédéric Bardy, professeur de mathématiques et de sciences au sein de cet établissement de 800 élèves. "C'est quelqu'un d'empathique, aimé de ses élèves et qui se refuse à quitter le lycée. Les collègues sont tous choqués", a ajouté ce syndicaliste CGT.

"La situation continue d'être suivie de manière très attentive"

En décembre 2023, la moitié des enseignants de l'établissement avait déjà exercé leur droit de retrait pendant plusieurs jours. La direction du lycée avait alors porté plainte et le rectorat avait mis en place des passages réguliers des forces de l'ordre aux abords de l'établissement, une équipe mobile de sécurité et une cellule d'écoute.

"La situation continue d'être suivie de manière très attentive. L'enseignante sera à nouveau bénéficiaire de la protection fonctionnelle", ajoute le rectorat, qui prévoit de remettre en place ces deux derniers dispositifs. Des mesures jugées insuffisantes par les syndicats qui réclament "deux surveillants supplémentaires" et une présence durable de vigiles.

"On avait été discret en septembre à la demande de notre collègue. Mais là, ce n'est plus possible. On ne sait pas si ça peut être une mauvaise plaisanterie pour arrêter les cours mais il faut prendre ça très au sérieux. Après on fait quoi? Une minute de silence comme en hommage à Samuel Paty?", lance l'enseignant représentant la CGT. Les cours doivent reprendre normalement vendredi.

RMC avec AFP