"Grave et choquant": des uniformes d'écoliers fabriqués au Bangladesh, contrairement aux promesses

Volontaire pour expérimenter l'uniforme à l'école, la ville de Puteaux (Hauts-de-Seine) a reçu les premières tenues pour les écoliers de la ville. Des tenues qui devaient être fabriquées en Europe, au Portugal notamment, avait promis la municipalité.
Mais à la réception des blouses, polos et sweat-shirts, les parents d'élèves se sont aperçus que ceux-ci étaient en fait fabriqués au Bangladesh et au Pakistan. "On s'est précipité", a reconnu ce mardi sur France Bleu Vincent Franchi, premier adjoint à la maire de Puteaux.
"Du fait des délais, de la quantité, ils sont allés chercher des vêtements en Europe mais fabriqués à l'étranger, dans des stocks existants. On s'est précipité, mais il n'y a jamais de bons moments pour débuter une expérimentation", a justifié l'élu.
L'opposition veut l'arrêt de l'expérimentation
Si la mairie assure demander des garanties supplémentaires pour les prochaines commandes, l’opposition, elle, demande l’arrêt de l’expérimentation en attendant un "engagement à commander des vêtements durables dont le processus de fabrication soutenable respecte les droits de l’Homme comme l’environnement".
"Ces deux pays (le Pakistan et le Bangladesh, NDLR) sont régulièrement étrillés pour le travail des enfants en dépit des conventions internationales qu'ils ont signé", rappellent Francis Poezevara et Brice Loe-Mie, conseilleurs municipaux d'opposition de gauche. "La mairie doit s'engager à commander des vêtements durables dont le processus de fabrication soutenable respecte les droits de l'homme comme de l'environnement", insistent-ils.
"Puteaux découvre ce qu'est la marge"
"C'est extrêmement grave et choquant", s'insurge ce mercredi sur le plateau des Grandes Gueules Flora Ghebali. "C'est surprenant qu'un cahier des charges public, aussi compliqué qu'il soit, n'arrive pas à imposer ses conditions. Il faut respecter l'industrie européenne et soutenir l'emploi local", ajoute-t-elle.
"La ville de Puteaux découvre ce qu'est la marge", tacle, sur RMC et RMC Story, Mourad Boudjellal. "Ils ont un prestataire qui a répondu à un appel d'offres et s'est dit qu'il allait aller chercher une marge supplémentaire en n'étant pas regardant sur l'origine de ces uniformes", croit-il savoir.
La distribution de ces tenues à 900 élèves de trois écoles maternelles et élémentaires de Puteaux a coûté 150.000 euros, pris en charge par l'Etat et la collectivité. Les élèves doivent porter ces tenues pendant trois mois seulement, alors que la mairie entend lancer un nouvel appel d'offres en septembre.