"Il faut arrêter de nous faire culpabiliser": rater les cours pendant les ponts de mai, pas si grave?

En ce vendredi 2 mai, de nombreux élèves pourraient être absents de l'école tout comme le vendredi suivant alors que les 1er et 8 mai sont fériés. Au grand dam des enseignants, de nombreux parents font faire les ponts de mai à leurs enfants.
Deux visions s'opposent, celle des profs qui trouvent ces absences méprisantes pour leur travail, et celle de certains parents qui pensent que louper un jour d'école pour un week-end prolongé, a une incidence mineure sur l'éducation.
"Arrêter de nous faire culpabiliser"
C'est le cas de Joëlle Dago-Serry ce vendredi sur le plateau des Grandes Gueules: "C'est la dictature des profs qui expliquent que si les élèves manquent un jour c'est la fin du monde", peste-t-elle. "Alors qu'ils sont absents sans raison! Tu te réveilles le matin tu reçois un message de Pronote qui dit 'monsieur untel est absent' et ton enfant qui allait en cours doit rester à la maison! On doit aller au bureau et on se retrouve à devoir gérer un mode de garde", déplore-t-elle.
"Il faut arrêter de nous faire culpabiliser comme si ça allait nuire à l'enfant", ajoute Joëlle Dago-Serry.
Des propos qui font hurler Stéphanie, prof: "C'est pas grave de rater une journée d'école mais j'entends des choses qui me font bondir. On dit que ce n'est pas grave vu ce que l'on y apprend mais à l'école élémentaire on apprend juste à lire, écrire, compter", assure-t-elle sur RMC et RMC Story.
"J'ai été absente 2 jours parce que j'avais la grippe. J'ai préparé ma classe pour mon remplaçant même si je n'en ai pas eu. J'ai fini par aller bosser malade le reste de ma grippe. Si on est absent, ce n'est pas par gaité de coeur".
"Pas leur nounou"
Nicolas, professeur des écoles à Bordeaux est lui aussi en colère: "Je me moque que des élèves soient absents, je ne suis pas leur nounou, les parents font ce qu'ils veulent mais je ne redonne pas les cours. Derrière, ils rattrapent comme ils peuvent c'est leur responsabilité", assure-t-il reconnaissant que ses élèves sont sérieux et pense avoir peu d'absents vendredi prochain.
Pour Emmanuel De Villiers, c'est une question de tolérance: "Il faut une tolérance dans la relation enseignant-élève", estime-t-il. Etienne Liebig lui, déplore "des comportements différents entre élèves au sein d'une même classe". "Une classe c'est une cohérence, c'est compliqué de gérer des différences et ce n'est pas à la carte!", rappelle-t-il.