RMC
Éducation

"Il y a une prime à l'ignorance": le niveau des jeunes Français en histoire et géographie inquiète

placeholder video
De nombreux Français âgés de 16 à 24 ans ne peuvent dater le début de la Révolution française et ignorent quand les femmes ont obtenu le droit de vote en France. Des lacunes en histoire qui inquiètent et qui ont plusieurs explications.

Déjà pointés du doigt pour leur niveau en mathématiques, les jeunes Français seraient aussi mauvais en histoire et en géographie. Selon une étude d'OpinionWay pour La Tribune Dimanche, près de la moitié des 16-24 ans (46%) ignorerait la date de début de la Révolution française. Seuls 40% d'entre eux pourraient dater la chute du mur de Berlin en 1989 et 18% assurent ne jamais avoir entendu parler de la Shoah.

"Il y a une prime à l'ignorance", déplore ce mardi sur le plateau des "Grandes Gueules" l'enseignante Barbara Lefebvre. "Sur les réseaux sociaux, on est populaire quand on est d'une ignorance crasse. Ne rien savoir, c'est ça qui est marrant parce qu'on n'est ni dans le monde des profs, ni des parents", croit-elle savoir.

"Quand je vois mon fils rédiger ses devoirs, j'ai les yeux qui saignent", abonde Olivier, un auditeur, sur RMC et RMC Story. "L'orthographe est horrible. Ils ont été biberonnés par le langage SMS. Les enfants de 16 ans sont de mauvais lecteurs, il faut recentrer l'éducation", ajoute-t-il.

"Le responsable, c'est l'institution qui accepte cette situation, qui laisse passer dans des classes supérieures des élèves qui n'ont pas le niveau", renchérit Barbara Lefebvre, qui juge impensable de laisser des jeunes passer dans une classe supérieure malgré de très mauvaises notes en histoire et en géographie.

Les élèves français nuls en histoire... la honte ? - 09/01
Les élèves français nuls en histoire... la honte ? - 09/01
30:30

"Esprit contestataire"

Léa, prof de Français depuis quatre ans, déplore elle un esprit contestataire et une remise en question permanente des élèves, inspirée des parents: "Il y a des élèves qui ne questionnent pas et font. Mais pour certains, il y a un esprit contestataire. On donne des devoirs et on voit sur Pronote que seule la moitié les fait".

"La raison, souvent, c'est qu'on laisse beaucoup de champ aux parents pour contester le travail donné. J'ai eu des parents en 1ere qui m'ont demandé pourquoi on étudiait tel ou tel texte. On est souvent remis en cause et les élèves qui assistent à ça vont avoir moins l'automatisme d'apprendre", assure l'enseignante.

"On nous demande aussi de faciliter le travail d'apprentissage mais pour qu'on ait envie de travailler, il faut faire comprendre que c'est dur. Or, on nous demande de les aider, ne pas faire trop prendre de notes et de numériser les cours", poursuit-t-elle.

L'autre explication pourrait se trouver du côté de l'accès à l'information. L'enquête d'OpinionWay met en valeur les différences d'informations entre les 16-24 ans et leurs aînés. Alors que ces derniers plébiscitent toujours journaux, radios et chaînes de télévision, les 16-24 ans sont 45% à s'informer sur les réseaux sociaux.

G.D.