Une ancienne fonctionnaire de la sous-préfecture de Béziers soupçonnée de fraude aux titres de séjour

Des soupçons de corruption au sein d'une sous-préfecture: une ancienne employée de la sous-préfecture de Béziers a été placée en garde à vue par les enquêteurs de l'office de lutte contre le trafic illicite de migrants. Elle est soupçonnée d'avoir vendu des dizaines de titres de séjours frauduleux, notamment à des trafiquants de drogue présumés.
Cette femme d'une trentaine d'années n'est plus en poste à la préfecture de Béziers, elle était dernièrement en poste à celle de Carcassonne (Aude). Elle devrait être présentée à la justice dans la journée de ce vendredi.
10.000 € pièce en moyenne
Grâce à elle, des trafiquants de drogue auraient obtenu de vrais papiers, mais avec de fausses identités. De quoi circuler librement entre l’Espagne et la France et ne pas attirer l’attention en cas de contrôle. Cette employée de la préfecture de Béziers, âgée d’une trentaine d’années, pourrait avoir vendu une quarantaine de documents officiels, d’après le procureur.
Des titres de séjour écoulés pour 10.000 euros pièce, en moyenne, auprès de bénéficiaires marocains, soupçonnés d’être impliqués dans le narcotrafic. D’ailleurs, cette affaire de corruption présumée a été découverte en marge d’un autre dossier: celui d’un homme de 45 ans considéré comme un baron de la drogue, suspecté d’avoir importé en France plusieurs centaines de tonnes de cannabis. Arrêté avec cinq autres personnes il y a tout juste un mois, ces suspects sont depuis mis en examen et incarcérés.
"Nous allons regarder chaque titre délivré pour les retirer"
"C'est une affaire en réalité assez ancienne qui sort fort heureusement maintenant", a réagi par messages adressés à l'AFP le préfet de l'Hérault, François-Xavier Lauch, en précisant que l'agent mise en cause avait été suspendue et que l'État s'était porté partie civile dans ce dossier. "Surtout, nous allons regarder chaque titre délivré pour les retirer", a ajouté M. Lauch, en précisant que l'ancienne agente faisait bien partie des personnes placées en garde à vue.
Plus largement, a souligné le préfet, "depuis déjà un an et demi, des mesures sont prises: transfert de l'autorité de la gestion du service de Béziers à Montpellier (dans le cadre d'une réforme nationale), renforcement du contrôle local (double validation dont sous-préfet sur les titres sensibles)" et création d'un poste de "référent anti-fraude départemental".