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Insultes, tapage, alcool: dans un petit village des Pyrénées, une bande de jeunes sème la terreur

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Dans un petit village des Pyrénées-Orientales, une bande de jeunes de 15 à 18 ans sème la terreur depuis le mois de mai. Les riverains subissent le tapage nocturne et les insultes des jeunes qui consomment des stupéfiants et de l'alcool jusqu'à 3h du matin.

Les habitants d'Espira-de-l'Agly dans les Pyrénées-Orientales près de Perpignan, vivent un véritable enfer. Depuis le mois de mai, une bande d'une quinzaine de jeunes sème le trouble dans cette commune de 3.500 habitants.

Tapage, consommation d’alcool et de stupéfiants, et même insultes sont devenus le quotidien de plusieurs riverains : "Ils se mettent au fond du parking, juste en face de chez moi, à même pas 100 mètres avec la musique à fond. Quand je leur dis de baisser, ils me disent que je n’ai qu’à dégager", raconte à RMC Yann, un habitant du village, qui doit gérer cette situation plusieurs fois par semaine

Nuisances, insultes, jets d'œufs sur sa maison, le riverain ne se sent plus en sécurité: "Ma femme se lève parfois exprès pour voir si j’arrive à ma voiture pour voir si je ne me fais pas embrouiller", explique-t-il.

"Cela devient de plus en plus tendu"

A tel point qu’il a décidé de lancer une pétition pour alerter la mairie. Manu, un autre voisin excédé lui aussi, l’a signé: "Je me suis fait défoncer ma porte que j’ai dû changer et ça m’a coûté 4.000 euros. Même ma fille on a dû lui changer sa chambre de côté parce qu’elle dort mal et qu’elle a du mal à se lever pour aller à l’école maternelle", raconte-t-il.

"Durant le seul mois de décembre 2022, cinq plaintes ont été déposées à l’encontre du même groupe de jeunes par l’adjoint à la sécurité. Ces incivilités ont un coût pour la collectivité en 2022 de près de 10.000 euros de réparations. Étant mineurs, ils savent très bien qu’ils ne risquent pas grand-chose et continuent sans scrupules leurs méfaits après leur passage devant la justice", détaille la municipalité dans un communiqué.

Pour le maire de la commune, Philippe Fourcade, la situation ne peut plus durer. Il lance un appel à l’aide aux gendarmes et au préfet, alors qu’il ne cache pas sa crainte de voir le conflit dégénérer : "Ça va crescendo. Ils sont toujours au même endroit, cela devient de plus en plus tendu et très agressif et j’ai peur qu’à un moment ça nous échappe". L’élu souhaite renforcer la présence de gendarmes de proximité, et davantage de patrouilles de nuit.

Un meneur de 15 ans, "haut comme trois pommes" et déscolarisé

Selon France Bleu, le meneur du groupe aurait seulement 15 ans : "Haut comme trois pommes", il se comporterait comme "une tête brûlée" à la nuit tombée. Déscolarisé depuis plusieurs années, il n’hésiterait pas à tenir tête aux policiers municipaux et aux gendarmes.

"Ce sont des jeunes qui sont pour la plupart déscolarisés. Ils sortent à partir de 15h et ils sont désœuvrés jusqu'à 3-4h du matin", précise Philippe Fourcade à RMC.

Le maire assure avoir rencontré les parents de plusieurs de ces jeunes, qui squattent l’endroit depuis le mois de mai. Certains de ces parents sont bien intégrés et travaillent mais assurent être dépassés par leurs propres enfants. Malgré une convocation à la mairie pour un "recadrage", "leur sentiment d’impunité est total", déplore Philippe Fourcade.

Pierre Bourgès et Estelle Henry (avec Guillaume Dussourt)