"Je vis dans la misère": une AESH attend le versement de sa prime de précarité depuis six mois

Nicole est une toute jeune retraitée de 63 ans. Jusqu’en août dernier, elle était AESH, accompagnante d’élèves handicapés, dans une école primaire près de Toulouse. À la fin de son contrat, le rectorat aurait dû verser à Nicole une prime de précarité. Mais cet argent, un peu plus de 1.000€, elle l’attend depuis plus de six mois. Et pour elle, c’est vital.
"J'ai exercé quatre ans. A chaque fois, c'était des CDD. Ma retraite est de 935 euros et la situation est que j'ai dû faire un dossier de surendettement, je dois aller aux Restos du coeur, je me retrouve isolée, sans aucun loisir... Je vis dans la misère", décrit-elle.
Cette prime de précarité, qui représente 10% brut des salaires perçus, elle aurait dû la recevoir dans un délai maximum d’un mois après la fin de son contrat. C’est la loi mais, manifestement, elle n’a pas été respectée.
"RMC s'engage pour vous" a contacté le rectorat de Toulouse pour savoir pourquoi. Nicole, qui est en grande difficulté financière, n’avait aucune réponse depuis des mois, et c’est pour ça qu’elle nous a appelé à l’aide. En trois jours, nous avons fini par obtenir gain de cause: notre jeune retraitée va percevoir 1.105€ précisément, à la fin du mois.
Pour justifier ce retard, le rectorat nous explique s’être "emmêlé les pinceaux" entre les multiples CDD de Nicole, dont certains ne remplissent pas les conditions requises pour toucher une prime de précarité.
Un système complexe et parfois injuste
D’abord, jusqu’au 1er janvier 2021, les contractuels de la fonction publique n'avaient tout simplement pas le droit à une prime de précarité, même s’ils enchaînaient des CDD précaires justement.
Pour plus de justice sociale, une loi leur permet désormais d’en bénéficier, mais selon des conditions très restrictives, "trop restrictives" disent les syndicats.
Le revenu mensuel d’une AESH est de 760€/mois en moyenne. Mais pour toucher une prime de précarité, elle ne doit pas avoir été licenciée, ne doit pas être immédiatement réemployée et surtout, son dernier contrat doit être de 11 mois maximum. Une "aberration" pour la CGT Educ’Action, qui réclame un élargissement à tous les CDD, quelle que soit leur durée.
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