La jeunesse dans la rue: "Le 49.3, c’était le crachat de trop à la figure des jeunes"

Toujours plus de jeunes dans la rue? Selon les renseignements territoriaux, leur présence pourrait doubler, voire tripler, dans les manifestations prévues ce mardi contre la réforme des retraites, pour la 10e journée de mobilisation de l'intersyndicale.
"Les jeunes étaient dans les cortèges depuis deux mois, mais c’est sûr que le 49.3 a fait défiler la jeunesse comme jamais auparavant, explique Ariane Anemoyannis, 24 ans, étudiante à l’université de Paris 1, membre du collectif “Le Poing Levé”, dans 'Apolline Matin' sur RMC et RMC Story. Cela atteint les chiffres de la mobilisation de 2018 contre Parcoursup. C’est un gros mouvement étudiant, qui se déploie aussi dans des universités d’élite comme Paris-Dauphine, les écoles d’ingénieur, Sciences-Po, Assas…
"Je ne sais pas si tous les jeunes veulent faire la révolution, ajoute-t-elle. En tout cas, il y a beaucoup de jeunes qui chantent ‘Macron démission’, ‘Blocage, Macron dégage’ dans les AG et les manifestations. Il y a une colère immense de la jeunesse. Le 49.3, c’était le crachat de trop à la figure des jeunes mais aussi du reste de la population après deux mois de mobilisation. A mon avis, ce n’est pas près de s’arrêter. C’est un mouvement presque jamais vu depuis mai 68."
Nouveaux blocages dans les facs et les lycées
Comme la semaine dernière, des facs et environ 400 lycées devraient être visés par des blocages ou au moins des tentatives de blocages, ce mardi. Comme à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), près de Paris. Une vingtaine de lycéens se sont réunis dès 7h devant les grilles du lycée Jean Macé et ont mis des poubelles devant l’entrée. Selon Gwen, lycéen et représentant du syndicat Fidl, "le gouvernement a extrêmement peur de cette mobilisation des jeunes". "On va la concrétiser, cette peur, ajoute-t-il. On bloque nos lycées aujourd’hui. On a fait un grand appel unitaire. On s’attend à une mobilisation historique de la jeunesse."
La tenue du bac, notammment les épreuves pratiques de sciences, pourrait limiter les initiatives de blocages. "Mais par rapport aux autres jours, on entend un peu plus d'étudiants parler de la manifestation de ce mardi", constate un représentant des chefs d'établissements.