Laïcité à l'école: le ministre de l'Education Pap Ndiaye demande de la "fermeté" aux recteurs
Le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye a demandé aux recteurs de la "fermeté" dans l'application des principes de laïcité à l'école en rappelant qu'il n'y avait pas d'établissement scolaire de "non-droit", a-t-on appris mercredi auprès du ministère.
Le ministre, qui a réuni les recteurs mardi sur les questions du harcèlement scolaire et de la laïcité, a souhaité aborder ces problématiques, qui font l'objet de récurrents débats.
"Sur la laïcité, il les a appelés à la fermeté et au respect de la circulaire de 2004. Il leur a demandé d'accompagner les établissements où des situations problématiques étaient détectées", a affirmé l'entourage de Pap Ndiaye.
Olivier Véran assure que le gouvernement agit
Régulièrement attaqué par la droite et l'extrême droite sur les questions de laïcité, le ministre a enjoint les recteurs "de travailler en coordination avec les préfectures et de partager en interministériel les différentes situations. Il leur a rappelé qu'il n'y avait pas d'établissement de non-droit", a-t-on poursuivi de même source.
Interrogé à l'issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a assuré mercredi que le gouvernement "agissait" sur ce sujet.
"La question, c'est faut-il adapter notre arsenal de réponses face à un phénomène qui pourrait être en extension et qui poserait de très nombreux problèmes", a-t-il ajouté en référence aux abayas, des tenues traditionnelles pour les femmes, accusées par les tenants d'une laïcité stricte d'être les paravents d'une pratique religieuse.
Pap Ndiaye appellé à "faire preuve de courage"
Sur le plateau d'Estelle Midi ce mercredi, l'avocate Yaël Mellul s'est dite opposée à l'exclusion des élèves: "Cela entraînerait la stigmatisation des élèves exclus et les exposerait à la radicalisation. On pourrait demander au ministre de l'Education de faire preuve d'un peu de courage plutôt que d'émettre une circulaire et laisser les chefs d'établissements gérer", a-t-elle estimé.
"Il a la capacité d'interdire ces vêtements, qu'il les interdise", a ajouté l'avocate évoquant la loi de 2004 qui ne définit pas assez les vêtements interdits.
Baisse des atteintes à la laïcité entre avril et mai
Les chiffres mensuels des atteintes déclarées à la laïcité pour mai ont été publiés mercredi par le ministère de l'Education nationale avec des résultats ambivalents.
Les atteintes à laïcité à l'école ont baissé globalement de 30% entre avril et mai, passant de 625 à 438. Elles avaient auparavant fortement augmenté en mars (à 505, contre 282 en février), selon les chiffres du le ministère.
Mais la part des incidents relevant du port de signes et tenues religieux, comme les abayas et qamis (vêtement long traditionnel porté par les hommes), y a augmenté, représentant 56% du total contre 37% en avril et 42% en mars. Cette hausse est cependant moindre en valeur absolue (une quinzaine de faits remontés en plus).