Laïcité à l'école: "On ne peut plus enseigner comme avant"

Jean-Michel Blanquer a promis un "diagnostic" concernant la laïcité à l'école. Un sondage de l'Ifop montre qu'environ un établissement scolaire sur dix connaît des contestations de la loi de 2004 qui proscrit le port de signes religieux ostensibles, dont le voile islamique, dans les écoles, collèges et lycées publics. Selon ce sondage réalisé pour le Cnal, le comité national d'action laïque, dans la quasi-totalité des cas, le dialogue a permis de régler les problèmes éventuels.
Autre enseignement, les établissements situés dans les quartiers défavorisés (REP) affichent des scores plus "préoccupants" concernant des contestations, provenant notamment d'élèves (34% contre 9% en non REP), de leurs parents (22% contre 8%), voire du corps enseignant lui-même (23% contre 6%).
"Quand un enseignant estime qu’il y a danger pour la laïcité il tire la sonnette d’alarme"
Rémy-Charles Sirvent, secrétaire national du syndicat d’enseignants UNSA a étudié ces chiffres et affirment que ces résultats ne sont pas totalement alarmants.
"Dans 9 cas sur 10, il n’y a aucun problème, et quand il y a un problème dans 97% des cas, ces problèmes sont résolus en dialoguant. Ca c’est une réalité. Quand un enseignant estime qu’il y a danger pour la laïcité il tire la sonnette d’alarme."
Il est d'accord pour dire qu'il faut une tolérance zéro lorsqu'il y a de réels problèmes, tout en assurant que les enseignants doivent avoir l'intelligence de ne pas s'alarmer sans réel soucis.
"Notre enquête montre que 74% des enseignants n’ont eu aucune formation au principe de laïcité"
Il ne faut rien laisser passer avec quelques petites nuances. Il faut discerner de ce qui relève de la provocation adolescente du refus de ses soustraire aux enseignements.
"Notre enquête montre que 74% des enseignants n’ont eu aucune formation au principe de laïcité, et ce depuis des dizaines d’années. Ils nous disent aussi qu’en définitive, les contestations peuvent se résoudre par le dialogue. Mais le plus difficile ce sont les situations dans lesquelles les élèves se murent dans le silence. On a reçu en audition une enseignante qui pratiquait des pédagogies traditionnelles, qui était dans cette optique là, qui nous a dit qu’on ne peut plus enseigner comme avant. Elle a commencé à se former à entamer des démarches pour pratiquer des pédagogies actives. il faut bien mettre les consciences des enfants en activité, susciter leurs interrogations, il faut instaurer des débats qui confrontent leurs croyances au savoir"