RMC
Éducation

"Le petit fait ses devoirs sur le trottoir": elle dort dans une voiture avec ses enfants et appelle à l'aide

placeholder video
“RMC s’engage avec vous” évoque le cas de ces enfants sans domicile, qui ont fait leur rentrée tant bien que mal lundi 4 septembre.

Ce sont les associations qui ont alerté "RMC s'engage avec vous" (rmcavecvous@rmc.fr). Selon l’Unicef, ils seraient près de 2.000 écoliers à la rue. Après l’Île-de-France, c’est l’Auvergne-Rhône-Alpes qui compte le plus de mineurs scolarisés sans domicile.

Et c’est là-bas, plus précisément à Lyon, que nous avons rencontré Janet, 8 ans. Elle a fait sa rentrée en classe de CM2, mais dort provisoirement dans un gymnase avec sa maman et son grand frère, qui souffre d’autisme.

“Ici, c'est un petit peu loin pour aller à l’école. Il y a du bruit et ça nous déconcentre pour faire nos devoirs”, raconte la fillette.

Pour Janet et les 27 autres enfants qui occupent ce gymnase depuis deux mois, une solution un peu plus digne a été trouvée. D'ici 15 jours, ils seront relogés dans un ancien Ehpad réhabilité par la ville de Lyon, "le temps qu’il faudra".

Des enfants en grande difficulté

Mais d’autres écoliers sans domicile restent, eux, sans solution… C'’est le cas par exemple des deux fils de Naouel, Mohamed (9 ans) et Rami (13 ans). Ils comptent désespérément sur l’aide de RMC, car cela fait huit mois qu’ils dorment dans une voiture avec leur mère.

“Huit mois dans une voiture, c’est dur. Surtout pour les enfants. Ils sont toujours tristes, ils ne dorment pas bien. Le petit fait ses devoirs dans le couloir de l’école ou sur le trottoir”, déplore-t-elle…

Comment expliquer cette situation?

La scolarisation est un droit garanti par la loi, pour tous les enfants, quelle que soit leur situation administrative. La plupart de ces enfants à la rue sont sans papiers. Leurs parents ont un titre de séjour temporaire ou expiré, n’ont pas de travail fixe et donc pas d’accès aux logements sociaux, encore moins au parc privé. Seule solution pour eux: l'hébergement d’urgence. Mais le système est totalement saturé.

Dans le département du Rhône, la préfecture a même supprimé 400 places d’hébergement depuis le mois d’avril, selon la ville de Lyon. Elles auraient pourtant permis d’accueillir les fils de Naouel et les 250 autres écoliers qui vivent actuellement à la rue à Lyon.

Comment les aider?

La rédaction a sollicité la préfecture de Rhône, la mairie de Lyon, la députée, les associations de parents d’élèves, différents collectifs d’aides… Mais cela prend du temps. La FCPE et la PEEP ont lancé un appel aux parents du secteur pour qu’ils hébergent, même quelques jours, cette famille. En espérant que des nouvelles positives arrivent avant la fin de la semaine.

Amélie Rosique, Guillemette Franquet, Solène Leroux (avec Charline Andrieux)