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Éducation

Les agents spécialisés des écoles maternelles (ATSEM): un métier essentiel, mal reconnu et peu attractif

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RMC s’engage auprès des ATSEM, ces agents spécialisés des écoles maternelles, les grandes oubliées de l’Éducation.

Ils aident vos enfants à s’habiller, à manger, ils rangent la classe, ils assistent les enseignants. Ou devrais-je plutôt dire “elles” puisque 96% des 50.000 agents spécialisés des écoles maternelles, en France, sont des femmes.

Dans le Vaucluse, des parents ont interpellés “RMC s’engage avec vous”. Dans l’école de leurs enfants, les ATSEM sont en grève depuis le 1ᵉʳ décembre. Elles protestent contre leurs conditions de travail et le manque d’argent pour gérer trop d’enfants. Résultat: un jour par semaine, pas de cantine le midi. C’est Benoît qui a écrit à la rédaction, il est papa d’une petite de trois ans.

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RMC s’engage avec vous : ATSEM, enquête sur un métier mal reconnu - 21/02
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“Ça nous met dans l’embarras professionnellement. À titre personnel, je suis commercial à l’international, donc je suis souvent amené à me déplacer à l’étranger. Quand je suis là, j'essaye d’être flexible, mais quand je ne suis pas là, c’est compliqué”, explique Benoît.

Compliqué pour les parents, qui soutiennent malgré tout le mouvement des ATSEM: un métier mal payé, peu reconnu et peu valorisé.

Les difficultés rencontrées par ces agents concernent tout le territoire

RMC a mené l’enquête, et la situation des ATSEM est très complexe. Ce sont des agents territoriaux, ils dépendent donc des collectivités, du maire, qui est leur employeur. Mais pour leurs fonctions éducatives, ils dépendent de la direction de l’école. Et selon les villes, les missions qui leur sont confiées varient fortement, et par ricochet, leurs conditions de travail. C’est ce que dénonce Malika Boujerfaoui, ancienne ATSEM et déléguée CFDT.

“Le travail des ATSEM n’est pas réglementé au niveau national. Ce sont les grandes oubliées des écoles. On ne pense pas à leur pénibilité, on ne pense pas à leur santé. Et qui dit le bien-être des ATSEM, dit le bien-être des enfants”.

Le bien-être et la sécurité parce qu’évidemment, quand il n’y a que deux ATSEM pour 60 enfants à la cantine comme dans l’école de la fille de Benoit, ça pose question.

Que proposent les pouvoirs publics ?

RMC a sollicité la mairie d'Avignon. Une réunion s’est tenue au début du mois. Et le résultat est là, avec une excellente nouvelle: la municipalité a validé l’embauche d’un surveillant de cantine, pour aider les ATSEM qui ont donc levé la grève.

Mais des situations critiques comme celle-ci, il en existe partout. La rédaction a donc porté le sujet au ministère de la Transformation et de la Fonction Publique.

“On ne ferme pas les yeux”, assure le cabinet de Stanislas Guerini. Au dernier Congrès des maires, le ministre a signé une charte d’engagement pour mieux reconnaître le métier. Et surtout, un projet de loi de réforme de la fonction publique sera présenté en septembre prochain par le gouvernement, avec tout un volet consacré aux ATSEM.

Amélie Rosique, Solène Leroux et Guillemette Franquet