Les élèves de Samuel Paty de retour en classe: "Je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un d'autre qui pourra mieux expliquer que lui"

TEMOIGNAGES RMC - À Conflans-Sainte-Honorine, au sein du collège où enseignant Samuel Paty, la rentrée a été décalée. Un encadrement psychologique a été mis en place pour accueillir les élèves.

C'est à 9h ce mardi matin que Nathan élève de 6ème revient pour la première fois au collège du Bois d'Aulne de Conflans-Sainte-Honorine, après l'attentat qui a coûté la vie à Samuel Paty. Une journée aménagée et forcément spéciale: "On aura deux heures où on va nous ré-expliquer. Il y aura une minute de silence, on ne va pas beaucoup travailler c'est vraiment mercredi qu'on va recommencer".

Un moment douloureux pour Nathan et ses camarades de classe. Avec le besoin d'aller de l'avant, même si à ses yeux, son prof d'histoire géographie est irremplaçable: "J'avais commencé cette année avec monsieur Paty, c'était bien. Je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un d'autre qui pourra mieux expliquer que lui".

Jean, élève de 4e, retourne lui aussi en classe aujourd'hui avec impatience: "C'est comme un air de rentrée normale mais avec un climat lourd". Samuel Paty était son professeur principal. Il ne sait pas encore qui va l'accueillir tout à l'heure. Mais il espère se sentir soulagé après le moment d'échange.

Les élèves en lien avec le terroriste éloignés du collège

"J'aime bien, quand il se passe quelque chose, en parler, qu'on dise clairement ce que c'est la laïcité et qu'il n'y ait plus de choses de ce type qui se passe. C'est bien d'en parler après le drame mais après il faut passer à autre chose même si bien sûr ça restera dans nos mémoires".

Des élèves soupçonnés d'avoir eu un lien avec le terroriste ne seront plus scolarisé au collège du Bois d'Aulne. Notamment ceux qui en échange d'argent lui ont indiqué qui était Samuel Paty. Et ce n'est pas plus mal pour Jean: "Ils méritent ce qu'ils méritent. Ils récoltent ce qu'ils ont semé".

D'habitude Jean se rend seul au collège aujourd'hui et pour quelques jours au moins, son père fera le chemin avec lui. Marc-Antoine a lui aussi pris la décision d'accompagner son fils, et ce malgré l'importante présence policière. "Je l'accompagnerai jusqu'à ce qu'il se sente en sécurité. Et le soir quelqu'un va le récupérer pour qu'il se sente en sécurité aussi. Je lui ai aussi demandé de m'appeler si il y avait le moindre problème". Et pour permettre à tous les collégiens de s'exprimer, un psychologue sera présent dans toutes les classes du collège. 

Maryline Ottmann et Cyprien Pézeril (avec G.D.)