Les élèves français "moyens" dans un classement: comment fonctionne l'étude PISA?

L'enquête Pisa 2018 menée par l'OCDE a été dévoilée ce mardi. Mais est-elle vraiment représentative? Reportage avec des élèves qui ont passé le "test".

"Dans la moyenne". Plusieurs pays asiatiques figurent parmi les meilleurs élèves en tête de l'enquête Pisa 2018 de l'OCDE dévoilée mardi, qui évalue tous les trois ans les connaissances et compétences scolaires des élèves de 15 ans. 

La France se situe dans la moyenne des pays de l'OCDE, mais se distingue encore une fois par le poids de l'origine sociale sur les résultats des enfants. 

Cette étude, publiée tous les trois ans, qui évalue depuis 2000 les compétences en sciences, en mathématiques et en compréhension de l'écrit des élèves de 15 ans, est devenue une référence mondiale, très scrutée par les gouvernements.

Les exercices ont été soumis en mai 2018 à 600.000 jeunes de 79 pays et territoires, échantillon représentant 32 millions d'élèves. Il s'agit d'un échantillon tiré au sort parmi des établissements privés et publics, de manière à obtenir un échantillon représentatif.

Au programme des QCM de compréhension de l'écrit, de la culture mathématique et scientifique. En France, 6.300 élèves, dans 252 établissements y ont participé, comme au lycée Kastler de Pontoise.

Sélectionnée au hasard, Pristille a répondu à des questionnaires pendant 4 heures il y a un an et demi: "Il y avait des maths, des calculs, des problèmes, ainsi que du français, un texte à analyser avec des questions. Ce sont des choses qu'on a l'habitude de faire, ce n'était pas trop dur".

Des questions de connaissance, mais des questions de personnalité aussi. De quoi surprendre Elise: "Ils nous ont demandé nos passions. Je me suis demandée pourquoi ce serait intéressant..."

Des résultats ensuite compilés pour former un classement à travers 79 pays, qui ont chacun leur système éducatif. Et c'est cela le principal problème de ce classement PISA déplore Christian Chevalier, représentant de l'UNSA au comité syndical européen de l'éducation. 

"Il n'y a pas un système éducatif au monde qui se ressemble: la durée de l'enseignement n'est pas identique, les méthodes pédagogiques non plus, les programmes idem. Il ne faut pas se jeter les yeux fermés sur le classement: les choses sont beaucoup moins simplistes que l'on veut bien le montrer".

Autre grief fait au classement: son manque de représentativité. Seulement 8 élevès sur 1000 ont été testés.

Cyprien Pézeril avec Xavier Allain