Les parents d'élèves violents bientôt privés de leurs allocations? "Une mesure inefficace"
Faut-il supprimer les allocations familiales aux parents d'enfants violents? C'est une piste à laquelle réfléchit le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, dans le cadre du plan sur les violences scolaires qui sera présenté fin janvier.
Pour le ministre, il faut "savoir faire la différence entre des parents dépassés et des parents complices de violences". La décision d'intégrer cette mesure au plan de lutte n'est pas encore prise, un groupe de travail remettra ses conclusions la semaine prochaine.
Pour Rodrigo Arénas, le co-président de la FCPE, syndicat de parents d'élèves, cette mesure va stigmatiser les familles les plus modestes et ne pas répondre aux violences scolaires:
"On sait que c'est une mesure qui est inefficace puisqu'elle a été essayée par le passé et qu'elle n'a pas prouvé son efficacité, bien au contraire. En plus c'est une mesure qui s'oriente vers les familles aux revenus les plus modestes. Il y a un tryptique un peu curieux qui se met en place entre enfants de familles en précarité = enfants violents = suppression des allocs. On ne comprend pas bien pourquoi on insiste dans cette voie qui n'est pas efficace. Ou alors si supprimer les allocs ça transforme des parents pas bons en super-parents, autant les supprimer pour tout le monde".
Un plan d'action en trois volets
Ce plan d'actions contre les violences scolaires devait initialement être présenté mi-décembre mais il avait été repoussé en raison notamment des manifestations lycéennes de la fin d'année.
Il avait été décidé après la diffusion en octobre d'une vidéo montrant un élève en train de menacer sa professeure avec une arme factice dans un lycée de Créteil, des images qui ont suscité un vif émoi et le mouvement #pasdevague. Il comprendra trois volets, a détaillé jeudi le ministre: sécurisation des établissements, aide à la parentalité et développement de "structures spécifiques pour les élèves qui posent le plus de problèmes".