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Éducation

Lille: un lycée mis en cause pour son contenu pédagogique faisant la promotion d'un islam salafiste

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Le lycée musulman Averroès, à Lille, pourrait perdre son financement de l'Etat. Le préfet de la région doit demander officiellement ce lundi la résiliation du contrat entre l'Etat et l'établissement. Il dénonce le contenu pédagogique de l'établissement qui ferait la promotion d'un islam salafiste.

Le lycée musulman de Lille dans le Nord, l'un des deux seuls privés sous contrat en France, pourrait perdre son contrat avec l'Etat ce lundi. C'est le troisième meilleur lycée de l'académie du Nord avec 98% de réussite au bac. Mais le lycée Averroès est mis en cause pour son contenu pédagogique qui ferait la promotion d'un islam salafiste.

En cause aussi, certains financements illicites en provenance du Qatar selon un rapport du préfet. Ce dernier doit demander officiellement ce lundi la résiliation du contrat entre l'Etat et l'établissement, lors d'une commission consultative académique.

Parmi tout ce qui est reproché au lycée Averroès, il y a notamment les cours d'éthique musulmane, dispensé aux élèves de seconde. Et ce livre étudié qui prône la non-mixité sur un lieu de travail et l'interdiction pour une femme de se faire ausculter par un homme médecin. Un ouvrage en complète contradiction avec les valeurs républicaines, dénonce le préfet du Nord. Ce que réfute Eric Dufour, le directeur de l'établissement.

“Ce livre n’est pas étudié en cours. C’est un support qui est mis à disposition des enseignants éventuellement. Et je peux vous dire qu’ils ne l’utilisent même pas. Ce livre n’est même pas ici dans l’établissement”, appuie-t-il.

Subventionné à hauteur de 305.000 euros par an

Le rapport pointe également le fait que les garçons et les filles ne se mélangent pas en classe. Une situation dénoncée par Xavier Bertrand depuis six ans. Le président de la région Hauts-de-France refusait de subventionner le lycée, ce qui lui avait valu des condamnations.

“Si les fonds publics, que la région doit obligatoirement verser, servent à financer un établissement dans lequel certains enseignements sont incompatibles avec les valeurs de la République, ce n’est pas vraiment que ça m’inquiète, c’est que c’est un vrai scandale. Ça fait des années et des années qu’on lance l’alerte. Aujourd’hui, on se sent moins seul, mais que d’années perdues quand même”, pointe-t-il.

La possible perte de l'agrément mettrait en péril le fonctionnement de ce lycée, qui reçoit chaque année 305.000 euros de la part de l'Etat.

Clara Gabillet avec Guillaume Descours