Malgré un plan pour favoriser leur insertion, les jeunes et ceux qui les entourent angoissent

Pour tenter de pallier au problème, le gouvernement prévoit un plan jeunes de 6,5 milliards d'euros destiné à favoriser l'insertion de ces nouveaux entrants sur le marché du travail.

700 000 à 800 000 jeunes sont attendus sur le marché du travail en septembre. Ils devront trouver un emploi, dans un contexte très difficile dû au coronavirus. 

Certains économistes en parlent déjà comme d'une génération sacrifiée. Premières victimes économiques de la crise, l'angoisse est palpable pour ces jeunes et ceux qui les entourent.

Dans son petit carnet, Anne-Sophie, tout juste licenciée en droit, liste chacune des entreprises où elle a candidaté pour une alternance avec son école de juriste à la rentrée. “J’ai envoyé plus de 370 candidatures, mais je n’ai quasiment eu aucune réponse. Je n’en voit pas le bout”, confie-t-elle. 

Toujours rien depuis le mois de mars, et l'angoisse qui monte. Elle avait conscience que le coronavirus rendrait son entrée sur le marché du travail difficile, mais pas à ce point.

"Je me suis pris une sacrée claque. J’ai eu beaucoup de remises en question. Combien de fois j’ai voulu abandonner ? Combien de fois, je me suis dit vas-y, c’est mort, je vais chercher autre chose”, explique-t-elle.

Le cas d'Anne-Sophie n'est pas isolé, Sophia Bouzidi, qui travaille à la mission locale de Franconville, témoigne de l'inquiétude des jeunes qu'elle accompagne. “Il y a une crainte surtout que là, on est encore sur quelque chose d’incertain sur est-ce qu’il y aura un reconfinement à un moment donné ou pas. Donc c’est une inquiétude qui est bien présente”, indique-t-elle. 

Une situation conjoncturelle ?

Pour autant, Christelle Thomas, chargée des relations entre la mission locale et les entreprises, reste optimiste, malgré les difficultés la crise reste conjoncturelle.

Depuis juillet ça commence à repartir. La restauration rapide commence à relancer son recrutement. Il n’y a que l’événementiel qui ne repart pas du tout pour les hôtes, les hôtesses…”, détaille-t-elle.

Une rentrée qui risque d'être compliquée dans un marché de l'emploi déjà saturé : près de 600 00 jeunes de moins de 25 ans sont inscrits à Pôle emploi.

Garance Munoz avec Guillaume Descours