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Masculinisme, danger des écrans, armes blanches: la série "Adolescence" bientôt diffusée en classe

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La série britannique Adolescence, un succès sur Netflix qui traite de la montée de la violence chez les jeunes, va être proposée comme support pédagogique à partir de la 4e, a indiqué dimanche la ministre de l'Education nationale, Elisabeth Borne.

La série britannique Adolescence va être proposée comme support pédagogique à partir de la quatrième, en France. Une annonce faite dimanche par la ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne sur LCI. La série, diffusée sur Netflix, traitant notamment de la montée en puissance de la violence chez les jeunes à cause des réseaux sociaux, est devenue le 2e plus grand succès de l'histoire de la plateforme avec plus de 140 millions de visionnages.

Quatre épisodes qui dépeignent les ravages sur les jeunes des contenus masculinistes des réseaux sociaux. Adolescence, c'est l'histoire d'un jeune britannique de 13 ans. Dès le début de la série, il est arrêté par la police dans sa petite ville et accusé d'avoir poignardé à mort l'une de ses camarades. Violence sur les réseaux sociaux, surexposition aux écrans, misogynie... Les thèmes abordés sont nombreux.

5 séquences de visionnage

Une série "très représentative de la violence qui peut exister chez des jeunes", selon la ministre de l'Education nationale Elisabeth Borne. Pour les élèves à partir de la quatrième, 5 séquences avec un accompagnement pédagogique seront proposées aux élèves à partir d'extraits de la mini-série, explique-t-elle.

Pour Élisabeth Borne, la diffusion de ces extraits a un réel intérêt pédagogique: "Je pense que ça montre l'emballement de la violence sur les réseaux sociaux qui arrive à une situation dramatique, en l'occurrence la mort d'une jeune fille".

"Je pense que c'est important de prendre conscience de jusqu'où peuvent mener ces réseaux sociaux", affirme la ministre sur LCI dimanche.

Un outil pour lutter contre la propagation des idées masculinistes, sorte d'antiféminisme qui prônent la haine des femmes. Car de tels supports entendent participer à la sensibilisation au problème de la "surexposition aux écrans et de la banalisation de la violence sur ces réseaux sociaux" ainsi que de la propagation de thèses dites masculinistes, des sphères misogynes qui prônent de la violence sur les femmes, argumente Elisabeth Borne.

Écoles britanniques

Outre-Manche, fin mars, le gouvernement britannique avait, lui aussi, annoncé la diffusion de la série dans les collèges et les lycées pour susciter le débat dans les écoles et tenter d'"empêcher que les jeunes garçons soient entraînés dans un tourbillon de haine et de misogynie". Et la décision de la ministre française n'est pas passée inaperçue. "Il semble que toute la nation parle d'Adolescence, et pas seulement la nôtre", a déclaré Keir Starmer.

"En tant que père, je n'ai pas trouvé facile de regarder ce film avec des enfants, parce qu'il évoque les peurs et les inquiétudes que l'on ressent en tant que parents et adultes", explique-t-il.

Jack Thorne, coscénariste de la série, a expliqué que l'équipe à l'origine d'Adolescence l'avait conçue pour susciter une conversation. Il avait déjà demandé à ce qu’elle soit diffusée au Parlement, alors que la police britannique traite actuellement plus d'un million de délits liés à la violence contre les femmes et les filles chaque année, soit un cinquième de l'ensemble des délits enregistrés.

SG avec Lucas Lauber