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"Mettre des mots, essayer de donner du sens": comment parler aux enfants de l'attaque à Annecy

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Au lendemain de l'attaque au couteau survenue à Annecy, Hélène Romano, psychothérapeute, explique dans "Charles Matin", sur RMC et RMC Story, comment aborder le sujet avec les enfants.

L'attaque au couteau survenue à Annecy, ce jeudi matin, a fait six blessés, dont quatre enfants âgés de 22 à 36 mois. Au lendemain de cette agression dans une aire de jeux, Hélène Romano, psychothérapeute spécialiste de la prise en charge d'événements traumatiques, donne des clés aux parents pour aborder le sujet avec leurs enfants, dans "Charles Matin" ce vendredi sur RMC et RMC Story.

Confrontés à la dureté d'une attaque comme celle qui a eu lieu à Annecy, les parents doivent apprivoiser la peur qu'ils peuvent ressentir et en parler à leurs enfants.

"Mettre des mots auprès de ses enfants pour essayer de donner du sens. Surtout les plus petits, qui sont souvent totalement ignorés parce qu'ils sont encore plus sensibles à la peur des parents. Ils ont beaucoup de mal à se représenter les choses", explique Hélène Romano.

La manière avec laquelle les événements doivent être évoqués dépendra alors de l'âge des enfants, s'il s'agit de bébés, de petits ou d'adolescents. L'important est de s'adapter à l'enfant et d'expliquer les faits simplement.

"Hier, il s'est passé quelque chose de grave dans une ville qui s'appelle Annecy. Quelqu'un a agressé d'autres enfants. Les gens sont blessés mais ils sont pris en charge à l'hôpital. Cette personne a été arrêtée", propose la psychothérapeute.

"Faire quelque chose de sa peur et ne pas la nier, c'est une vraie leçon de vie"

Expliquer aux enfants ce qu'il se passe avec des mots simples a plusieurs conséquences positives. Cela leur permettra d'abord de ne pas se sentir seuls face aux événements, de comprendre que les choses sont prises en main rapidement et de ne pas rester impuissants.

"Vous avez, dans des écoles, dans des maternelles, des collèges et des lycées, des actions qui sont mises en place quand il y a des drames comme celui-là qui touchent des enfants. Des dessins, des petits poèmes, des cadeaux sont envoyés aux familles. Faire quelque chose de sa peur et ne pas la nier, c'est une vraie leçon de vie", détaille Hélène Romano.

Ne pas laisser les enfants dans le silence aura pour effet de les préparer psychiquement à ce qu'ils pourraient entendre dans la cour de récréation de leur établissement scolaire.

"Il est très probable qu'un enfant en entende parler à l'école, ou voit des images. Il est préférable de lui en parler en amont. Ça va sûrement le stresser, mais le fait de lui en parler avec des mots simples permet d'anticiper un certain nombre de choses et de savoir surtout qu'il pourra vous en parler sans avoir peur de votre réaction le soir", commente la psychothérapeute.

Souvent laissés seuls face aux informations dont ils prennent connaissance à l'école ou sur les réseaux sociaux, les enfants doivent être préparés et accompagnés pour leur permettre de gérer ces informations. Sans toutetois être forcés d'en parler.

T.R.C.