"On est sacrifiés": des parents d'élèves et des profs dénoncent la fermeture d'un collège dans le Calvados

À Vire, charmante commune de 17.000 habitants dans le bocage normand, il y a un donjon médiéval, une église gothique et deux collèges publics. Mais l’un d’eux va malheureusement fermer…
C’est un collectif de parents d’élèves qui a contacté “RMC s’engage avec vous”, pour pousser un cri du cœur. Lily, la fille de Gaëtan, est scolarisée au collège Val-de-Vire, qui va fermer à la rentrée prochaine. Les 230 collégiens seront regroupés avec les 500 élèves d’un autre établissement, à 2 km de là. Gaëtan ne comprend pas.
“Il n’y avait aucun problème, tout se passait bien. Ce collège, il est au centre du quartier dans lequel on vit, en famille, et c’est vraiment le ‘pour’ du quartier. Donc, on veut le garder”, explique Gaëtan.
“Moi, j’étais triste quand je l’ai su parce que c’est un petit collège où les profs sont souvent à notre écoute”, poursuit Lily.
La fermeture de cet établissement est une décision du département du Calvados, compétent en la matière. Avec un argument massue: la baisse démographique sur ce territoire. Et mécaniquement, regrouper tous les élèves au même endroit permet de réduire les coûts. Mais à quel prix? C’est ce que dénoncent les enseignants, comme Nathalie et Élise.
“On est sacrifiés pour des chiffres. On a complètement extrait l’humain. Nous, on est face à des êtres humains, tous les jours”, explique Nathalie.
“Dans une grosse structure, on ne connaît pas tous les élèves, on n’a pas la même proximité. Alors que les petits établissements, c’est un gage de réussite pour des élèves qui sont en difficulté”, conclut Elise. C’est pour ça que le collectif “Non à la fermeture du collège Val-de-Vire” a également appelé à l’aide.
750 élèves au collège après la fusion, bien au-dessus de la moyenne
Que répond le département du Calvados à ces inquiétudes? Pour résumer, les services disent que tout va bien, que tout ira bien et que rien ne va changer pour personne.
Pourtant, des changements, il y en a. Avec cette fusion, le nouvel établissement fera partie des collèges avec les plus gros effectifs de France: 750 élèves contre 485 en moyenne.
La section handball est sacrifiée, elle n’existera plus à la rentrée prochaine. En revanche, les cours de sport se dérouleront dans les installations de l’ancien collège. Un service d’autocar sera mis en place, mais uniquement pour y aller, pas pour le retour.
RMC a donc demandé à l’établissement de revoir sa copie et de prévoir un transport. Mais pour la fermeture, pas de miracle.
Dans la circonscription d’Elisabeth Borne
Cet établissement est en plein dans la circonscription d’une députée bien connue des Français, Elisabeth Borne. “C'est une décision qui a été prise dans la douleur”, expliquait l’ex-Première ministre il y a un mois sur France 3. Elle souhaitait que les décisions de ce type soient davantage anticipées. La rédaction l’a donc rappelée, pour lui demander de s’engager aux côtés du collectif.
Par la voix de son attachée parlementaire, elle a fait comprendre qu’elle n’avait rien de plus à dire. C’est dommage, quand on sait qu’en juin dernier, Élisabeth Borne lançait son plan “France ruralités”. Elle disait notamment partager les inquiétudes des administrés sur “l’avenir de nos ruralités”. Des administrés qui se sentent un peu abandonnés sur ce coup-là…