"On ne pense qu'à ça": le stress des élèves du lycée Gambetta d'Arras avant la reprise des cours

Les obsèques de Dominique Bernard, ce professeur de lettres tué lors de l’attaque de son établissement à Arras vendredi dernier, auront lieu ce jeudi à la cathédrale d'Arras, en présence d'Emmanuel Macron. Au lendemain de l’hommage et la minute de silence dans tous les collèges et lycées de France, les élèves de la cité scolaire Gambetta, où il enseignait, font leur retour en classe ce mardi à 14h.
Une reprise dans une ambiance pesante, accentuée par l’alerte à la bombe de lundi qui a entraîné une évacuation. Une partie des élèves et professeurs étaient venus dans leur établissement pour bénéficier de la cellule psychologique mise en place toute cette semaine pour ceux qui le souhaitent. Quatre jours après l’attaque de leur établissement, la plupart des élèves, encore sous le choc, appréhendent ce retour en classe.
Certains ont hésité longtemps, se sont dit tout le week-end qu’ils n’étaient pas prêts et qu’ils ne reviendraient pas. Pas tout de suite, en tout cas. Et finalement, la veille de la reprise, ils ont changé d’avis.
“J’étais un peu stressée au début. Mais finalement, le fait que je sois avec mes copines, et les profs qui ont été assez rassurants, donc ça va. Il ne faut pas donner raison à la personne qui essaye de nous faire peur”, indique Marie, lycéenne à Gambetta.
Un échange avec les professeurs
Revenir en classe, c’est aussi un moyen de stopper les images qui tournent en boucle dans les têtes depuis vendredi.
“On ne fait que de penser à ça, sur les réseaux il n’y a que ça, les gens de notre famille ne nous parlent que de ça, on ne fait que cogiter. Donc il vaut mieux sortir, être avec ses amis, parler d’autre chose même si on parle quand même un peu de ça”, affirme une autre élève.
D’autres au contraire, comme Olivia, préfèrent ne pas revenir de toute la semaine. “C’est trop frais, trop tôt. Je ne m’en sens pas capable”, appuie-t-elle.
Les mêmes questions traversent les professeurs. Si certains risquent de ne pas revenir tout de suite, d’autres ont écrit des mails à leurs élèves. Ils seront présents ce mardi, non pas pour faire cours comme d’habitude, mais plutôt pour un temps d’échange sur ce qu’ils viennent de vivre.