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Pas-de-Calais: des enseignants en colère contre Gabriel Attal après l’intervention de bikers

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Des motards sont intervenus dans une affaire de harcèlement présumé dans un collège du Pas-de-Calais et ont reçu les félicitations du ministère de l’Education nationale. Or, le parquet a qualifié les faits de violences entre collégiens et les bikers ont menacé le proviseur.

Des enseignants du Pas-de-Calais réclament des excuses au ministre de l’Education nationale. Les enseignants du collège de d’Auchel, près de Béthune, sont en grève ce mardi. Ils protestent contre un courrier envoyé par le chef de cabinet de Gabriel Attal au président d’un club de motards, pour le féliciter d'être intervenu dans une histoire supposée de harcèlement à l’école. Les motards seraient venus défendre une collégienne qui se disait maltraitée. Et le ministère de l’Education nationale s’est donc fendu d’une lettre pour remercier l’ensemble des membres de ce club pour leur action et leur engagement.

Si les enseignants contestent ce courrier, c’est parce que l’action du président du club de motard est contestable. Persuadé que les responsables du collège ne faisaient rien contre ce cas de harcèlement, il s’est rendu sur place le 9 novembre dernier avec sa femme et trois autres membres de son club de bikers, les "Black Shadow". Et ils ont menacé le proviseur et son adjoint, leur disant qu’ils allaient revenir avec des dizaines de motards pour mettre le proviseur dans le coffre d’une voiture et l’emmener en Belgique.

Déjà condamné six fois pour des violences

Cela s’appelle une menace de crime contre un agent du service public. Et cela mérite des poursuites plutôt qu’une lettre de remerciement… Les poursuites sont d’ailleurs arrivées, après la lettre. Le motard a été incarcéré. C’est un père de sept enfants, déjà condamné six fois pour des faits de violence. Il devait être jugé ce lundi, mais le procès a été reporté au 8 janvier. Et en attendant, il est sous contrôle judiciaire.

Quant aux faits de harcèlement, le parquet les a qualifiés de violences entre collégiens. C’était une bagarre entre deux jeunes filles qui ne méritaient sans doute pas l’intervention de bikers qui se prennent pour des justiciers.

Nicolas Poincaré