"Pas du tout éducatif": l'idée de TIG pour les élèves perturbateurs à Cannes fait débat

La mairie de Cannes va accueillir des collégiens et lycéens perturbateurs au sein de ses services. Propreté, jardinage, administratif... Les élèves pourront se voir imposer jusqu'à 20h des missions d'intérêt général hors temps scolaire, pendant les vacances.
L’objectif est de responsabiliser l'élève après un conseil de discipline. Une mesure qui vient en alternative à l'exclusion, qui restera possible dans certains cas.
"Tellement une bonne idée que ça existe déjà"
Devant leur lycée, l'annonce déclenche un débat auprès de ces élèves. “C’est sortir les punitions du lycée de son contexte”, indique un jeune homme. “Ça va contraindre l’élève à travailler pour la ville”, ajoute une autre. “J’ai déjà eu un conseil de discipline quand j’étais en cinquième. je pense que mes parents auraient plus été d’accord que je travaille que je sois exclu”, analyse un autre.
"C'est tellement une bonne idée que ça existe déjà", ironisait de son côté lundi sur le plateau d'Estelle Midi Jean-René Girard, le président du Snalc, le Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur.
"Cela fait partie du code des punitions et sanctions de l'Education nationale, ça s'appelle la mesure de responsabilisation, mais avant ça s'appelait travail d'intérêt général. Cela fait partie de la liste des sanctions que le chef d'établissement ou le conseil de discipline peut donner", détaille-t-il.
Les doutes des parents d'élèves
Si elle reconnaît l'intérêt des mesures de responsabilisation, la présidente de la FCPE des Alpes-Maritimes, Khadija El Ouahabi, doute que travailler pour les jardins, la propreté ou l'administratif de la ville ait un intérêt éducatif pour l'élève.
"Ce que propose la ville de Cannes n’est pas du tout éducatif. L’éducation nationale sur les mesures de responsabilisations fait appel à des structures qui vont plutôt accompagner l’élève. C’est plutôt éducatif et pas du tout préventif, ce qui n’a pas lieu d’être dans l'éducation nationale”, appuie-t-elle.
Une dizaine de postes à diposition
Mais pour Thierry Migoul, directeur du cabinet du maire de Cannes, il est important que ces sanctions n'empiètent pas sur le temps scolaire.
“Ça veut dire que vous ratez des cours donc il vaut mieux faire la sanction hors du temps scolaire. C’est certainement mieux que les exclusions toutes simples parce que les exclusions, c’est pendant le temps scolaire par définition et ça peut être des vacances pour certains. Nous, ça ne sera pas des vacances”, assure-t-il.
La mairie de Cannes mettra une dizaine de postes à disposition dans ses services pour les élèves sanctionnés en conseil de discipline.