Profs partis, écoles détruites: à Mayotte, l'épineuse question de la rentrée scolaire après le cyclone

C'est un autre sujet épineux pour le gouvernement. L'exécutif prévoit de rouvrir les écoles de Mayotte le 20 janvier, plus d'un mois après le passage du cyclone Chido qui a ravagé l'archipel de l'océan Indien. Mais cette rentrée essentielle, est pour l'instant compromise tant les dégâts sur les établissements scolaire sont importants.
Pour les enseignants comme les parents, ce planning semble plus que précipité alors que plus de la moitié des établissements scolaires ont été gravement touchés par le cyclone. À Mamoudzou, sur les 15 salles de classe de l'école primaire de Rivomalala Rakotondravelo, 9 ont perdu leur toit: "Ça ne ressemble plus à une école", souffle le directeur également co-secrétaire départemental de la FSU Snuipp Mayotte au micro de RMC.
"Je n'accepterai pas de reprendre dans une école qui n'assure pas ma sécurité"
L'établissement a été soufflée par le cyclone puis pillé. Dans ces conditions, Rivomalala Rakotondravelo n'imagine simplement pas accueillir ses 370 élèves ici en janvier: "Ce n’est pas encore réaliste, une école sans toiture, on ne sait pas si l'électricité n'a pas pris un coup et où est-ce qu'on va mettre les gamins? Je n'accepterai pas de reprendre le travail dans une école qui n'assure pas ma sécurité", ajoute-t-il.
Et ce n'est même pas une priorité quand il faut gérer un quotidien sans eau, électricité, ni réseau. Zalifa, mère de deux lycéennes, le dit très honnêtement: "Pour l'instant les parents d'élèves ne parlent même pas de rentrée. Il y a le déblayage, le nettoyage, le rangement. Repousser la rentrée le 13 janvier c'est tôt. Laissez les Mahorais faire le deuil".
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Faire le deuil oui mais au plus vite: "Il faut que nos enfants partent de la maison pour reprendre le chemin de l'école sinon là ça va être la catastrophe", estime de son côté Fatima Mouhoussini, vice-présidente des parents d'élèves de Mayotte qui presse pour identifier des lieux d'accueil rapidement et surtout des enseignants.
"Aujourd'hui l'inquiétude est sur les profs qui sont partis. Vont-ils revenir étant donné qu'ils n'ont plus de logement?", s'interroge-t-elle.
Une rentrée scolaire essentielle pour constater les dégâts
Le retour à l'école est aussi essentiel pour constater l'ampleur des dégâts juge ce lundi sur RMC Story Sylviane Amavi, porte-parole du Collectif des citoyens de Mayotte: "Cette rentrée va permettre de voir l'ampleur des dégâts, combien d'élèves vont pouvoir accéder aux écoles, on va voir qui manque à l'appel.
"On espère une rentrée rapide, notamment pour les bacheliers cette année qui ont Parcoursup et ne savent pas où ils en sont. Il faut une continuité pédagogique", ajoute-t-elle.
Le recteur de l'Académie de Mayotte envisage de recruter des professeurs à la retraite et d'organiser des cours à distance via le CNED. L'idée, évoquée notamment par Emmanuel Macron, de prendre en charge les élèves à la Réunion et en France métropolitaine, a été abandonnée.