Quand le principal d'un collège organise une fausse prise d'otage: "Les enfants ont eu très peur"

Au lieu de l'exercice "attentat intrusion" que les écoles, collèges et lycées doivent organiser, le principal d'un collège de Guyane a eu la bonne idée de simuler une prise d'otage avec faux coups de feu. Ce qui a créé une grosse frayeur aux élèves, mais aussi aux enseignants qui n'avaient pas été prévenus.

Ce devait être un exercice de routine. Cela s'est transformé en panique générale ! Pas de blessé mais une grosse frayeur. Le collège Lise Ophion, à Matoury, en Guyane française organisait jeudi matin un exercice "attentat-intrusion", organisé par le rectorat et le chef d'établissement. Une procédure liée à l'état d'urgence que les écoles, collèges et lycées doivent mettre en place si possible avant les vacances de la Toussaint. Le problème c’est que le principal de ce collège de la banlieue de Cayenne n’a pas prévenu l’équipe pédagogique ni les élèves de la tenue de cet exercice censé se dérouler dans le calme. Mais surtout, il a pour le moins fait du zèle.

Pour que l’exercice ait l’air plus vrai que nature, il a tout simplement demandé à deux personnes casquées de pénétrer dans l’établissement et de simuler une prise d’otage, avec force détonation pour faire croire à des tirs. Ce qui a provoqué une grosse panique : des élèves qui s'enfuient par les fenêtres, d'autres qui jettent des tables sur leurs faux agresseurs ou se réfugient dans la forêt toute proche.

Détonations et hommes casqués

"Les enfants ont d'abord entendu une détonation dans la cour, raconte sur RMC Ange Alcide, papa de deux enfants scolarisés au collège. Ils ont vu un monsieur pris en otage avec deux autres personnes casquées. A ce moment-là ça a créé la panique. Même le personnel était inquiet. En fin de compte les gendarmes sont venus les rassurer en leur disant que c'était un exercice". "Les enfants ont vraiment eu très peur. Le soir, j'ai vu des enfants qui avaient encore peur et qui en parlaient", raconte le père de famille.

Les faux preneurs d'otages seraient des personnels de l'éducation nationale, explique la gendarmerie. Le rectorat de Guyane a dépêché vendredi un de ces représentants pour déterminer les causes de cet exercices raté. Au ministère de l'Éducation nationale on évoque un incident isolé et l'excès de zèle du principal du collège, qui a présenté ses excuses aux parents d'élèves.

Philippe Gril avec Martin Bodrero