"Quand on l'enlève, ils s’énervent": les écrans interdits aux moins de 3 ans dans les crèches et garderies

Les écrans interdits dans les lieux qui accueillent des enfants de moins de trois ans. C'est l'ambition d'un arrêté publié ce mercredi matin pour protéger le développement des petits. Il sera effectif dès jeudi et concernera tous les lieux d'accueil pour les enfants de moins de trois ans, crèches, micro-crèches, haltes garderies.
L'objectif pour le gouvernement, c’est que cette interdiction infuse aussi dans les familles pour entraîner un changement de culture. Alors que l'exposition prolongée aux écrans des plus jeunes entraîne des retards d'autonomie et de langage.
Un arrêté que soutient Lise Barthélemy, pédopsychiatre à Montpellier et membre du “Collectif surexposition écrans".
“Il va falloir aussi que les parents à la maison ou dans la rue ne donnent pas d’écran à leurs enfants. Ça montre l’importance du sujet. Il va falloir qu’il y ait une loi qui limite les parents. Pas pour leur dire que ce qu’ils font c’est mal. C’est parce qu’ils ne sont pas assez informés et que l’information plus la loi, ça permettra que les mentalités bougent”, explique-t-elle ce mercredi sur RMC.
Quelles responsabilités pour les parents
Mère de famille, Lynda est particulièrement favorable à cette mesure. “L’enfant, il se retrouve seul face à un écran et il n’y a pas d’échange. Ça les enferme au lieu de s'extérioriser et avoir des contacts avec ce qu’il se passe autour d’eux. Quand on leur enlève, ils s’énervent”, constate-t-elle.
Si comme Lynda, Jean-Baptiste est pour l’interdiction, pour ce père de deux enfants en bas-âge, il faut surtout une vraie évolution des pratiques. “De mon point de vue, ce qui entraîne les enfants à regarder des écrans, c’est surtout à la maison, les parents avec le portable”, souligne-t-il.
C'est ce que confirme Jean-Pierre Couteron, vice-président de la société française de santé publique.
“Toutes les études montrent que ce qui est important, c’est d’avoir un accompagnement avec des adultes pour que cette rencontre soit aussi dynamique, constructive. L’écran comme d’autres objets demande un travail d’éducation et de prévention, pas seulement une interdiction”, appuie-t-il.
Selon une étude récente, les enfants âgés de 1 à 6 ans passent jusqu'à deux heures par jour sur les écrans.