Rentrée scolaire: "Les élèves auront un prof lundi mais pas forcément jeudi"

La rentrée scolaire, c'est lundi. Pour la préparer au mieux, les 850.000 professeurs font leur pré-rentrée des classes ce vendredi. Et selon la ministre démissionnaire de l'Education nationale Nicole Belloubet, les 12 millions d'élèves auront tous un prof devant eux à leur arrivée à l'école lundi.
Mais les syndicats doutent. "Les rentrées se suivent et se ressemblent, il n'y a toujours pas eu le choc d'attractivité annoncé par notre ancien ministre Pap Ndiaye", alerte ce vendredi sur RMC et RMC Story Guislaine David, secrétaire générale et porte-parole du Snuipp-FSU.
La syndicaliste estime que plus de 1.500 postes restent à pourvoir dans le premier degré. Conséquence, faute de profs en nombre suffisant, les élèves sont répartis dans d'autres classes.
"L'administration trouve des subterfuges. Lundi, les élèves vont faire leur rentrée et auront un prof, mais pas forcément le jeudi suivant. C'est caché le jour de la rentrée", assure Guislaine David.
Une crise de vocation aux multiples raisons
Elle assure qu'il n'y a eu aucune amélioration par rapport à l'année précédente: "On a des enseignants qui font des remplacements de quelques jours, notamment pour les congés maternités, ce sont eux que l'on va mettre lundi devant les classes et on va peut-être les mobiliser toute l'année", prévient l'enseignante.
Les raisons de la crise de vocation sont multiples: "La crise est annoncée depuis des années. On a de moins en moins d'étudiants qui veulent faire ce métier en perte d'attractivité. Depuis 20 ans, notre métier a subi un déclassement salarial. Les conditions d'apprentissage se sont dégradées, il y a beaucoup plus de démissions qu'avant".
La situation politique n'arrange pas la situation des enseignants. "Il y a une instabilité problématique. L'année dernière, trois ministres se sont succédés (Pap Ndiaye jusqu'en juillet 2023, Gabriel Attal jusqu'en janvier 2024 et Nicole Belloubet actuellement démissionnaire, ndlr). Nous avons besoin de stabilité, nous ne devons pas fonctionner avec le temps politique", déplore Guislaine David.
"Il y a des urgences dans l'école", martèle-t-elle. Des urgences qui poussent les enseignants à se mobiliser dès le 10 septembre pour dénoncer les conditions de travail au sein de l'Éducation nationale.