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Éducation

Rentrée: travailler pour financer ses études, l'équation impossible?

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Alors que le coût des études augmente, nombreux sont les étudiants qui tentent de trouver un petit boulot pour les financer. Une conciliation qui n'a jamais été évidente.

Faire des études coûte de plus en plus cher. C'est ce qui ressort de l'étude annuelle de la Fage, le premier syndicat d'étudiants, publiée dimanche. Entre l'inscription à l'université, la souscription à une complémentaire santé, le loyer, les dépenses liées à la vie courante, la rentrée universitaire pour un étudiant qui démarre ses études coûte 2 285 euros. C'est près de 2 % plus cher que l'année dernière. 

Conséquences d'un coût de la vie qui augmente, un étudiant sur deux est obligé de travailler pour financer cela. Et avec le développement des plateformes de livraison qui promettent flexibilité et indépendance, beaucoup se tournent vers ces emplois : 57 % des travailleurs sur ces plateformes sont des étudiants selon l'institut Montaigne.

"De ce qu'on nous avait dit on était notre propre patron, mais..."

Pourtant ce n'est pas toujours le bon plan. Stress, fatigue, décrochage voire échec scolaire... De nombreux étudiants tentés par ces emplois mettent en péril leurs études. C'est ce qui est arrivé à Ismail que nous avons rencontré.

Pour financer ses études en électronique, Ismail devient coursier à vélo pour une plateforme en ligne en 2017. Un "job de rêve", sur le papier.

"De ce qu'on nous avait dit on était notre propre patron. On pouvait se connecter quand on voulait. On nous garantissait un minimum de quinze euros pour les vendredis soirs samedis et dimanches."

"Je devais travailler jusqu'à 50 heures par semaine avec en plus 40 heures de cours"

A l'époque Ismail gagnait entre 600 et 1.200 euros par mois. Mais quelques mois plus tard, les plateformes changent leurs règles de tarification. Plus de primes, ni de minimum garanti. Il faut désormais davantage rouler.

"Je passais de 8h à 17 heures à l'école, et de 17h à 22h-23h ou minuit les livraisons. Je devais travailler jusqu'à 50 heures par semaine avec en plus 40 heures de cours."

"C'est une protection sociale au rabais et des sacrifices financiers sur la nourriture, le chauffage..."

Et même en travaillant davantage, difficile de joindre les deux bouts pour Ismael, une fois ses frais scolaires et ses charges payées.

"Je me retrouvais avec 50 euros à dépenser pour le mois. Il fallait choisir entre déjeuner ou dîner."

C'est ce que déplore Orlane François présidente de la Fédération des associations générales étudiantes.

"C'est moins de réussite car plus de temps passé à travailler qu'à réviser ses cours ou simplement y aller. C'est une protection sociale au rabais et des sacrifices financiers sur la nourriture, le chauffage, la santé, pour continuer à payer ses frais d'études et de logement."

Après un accident en janvier dernier, Ismael a quant à lui décider de changer de job étudiant. 

Margaux Bourdin (avec J.A.)