Un enfant de 7 ans terrorise sa classe: "Ses parents sont dans le déni", témoigne un parent d'élève
Des élèves terrorisés, des profs dépassés et des parents d'élèves qui n'en peuvent plus. A Plan-de-Cucques, près de Marseille, un élève de 7 ans serait violent verbalement et physiquement envers ses camarades et ses professeurs. Pas moins de 19 signalement ont été effectués par la direction de l'école et 4 plaintes déposées par les parents d'élèves.
A la Celle-Saint-Cloud, dans les Yvelines, un enfant de 7 ans sèmerait aussi le chaos dans sa classe de CE1. Souffrant de trouble du comportement également, cet enfant hyperactif frappe ses camarades et aurait déjà menacé un enfant avec une paire de ciseaux. L'institutrice est en arrêt-maladie.
Dans les deux cas, les parents des élèves perturbateurs refusent de changer leur enfant d'établissement, se rangeant derrière une loi de 2005 qui permet à ces enfants d'être scolarisés dans une école classique.
Des parents agressifs et dans le déni?
"Le problème, c'est les parents", témoigne dans "Estelle Midi", ce mardi sur RMC, Marvin, dont le fils est dans la classe de l'élève perturbateur de La-Celle-Saint-Cloud. "Ils sont agressifs et dans le déni complet alors que leur fils a changé d'école quatre fois auparavant. Ils refusent catégoriquement tout ce qu'on leur propose", assure-t-il déplorant que rien ne soit fait.
"La maîtresse aussi a voulu parler aux parents mais la mère est complètement dans le déni, elle ne comprend pas pourquoi on s'attaque à son enfant. J'ai l'impression qu'on attend le drame pour réagir mais je n'ai pas envie d'attendre que mon enfant se prenne un coup de crayon. Un moment, la patience a ses limites. On a déposé des plaintes, on est allé jusqu'à l'inspection académique et ça n'évolue pas", alerte-t-il.
"Cela reste un enfant de 7 ans qui n'a rien demandé, qui est en souffrance et qui transmet cette souffrance à nos enfants à nous. On a fait pas mal de signalements, je passe mes après-midi au téléphone avec l'inspecteur académique et rien n'est mis en place", regrette Marvin.
"On est livré à nous-mêmes"
De chaque côté, on déplore l'absence de réaction des pouvoirs publics. C'est le cas de Simon, restaurateur à Cheval-Blanc, dans le Vaucluse, dont l'enfant souffre d'un autisme léger et a déjà été violent avec ses camarades. "On s'efforce de le laisser dans une école publique, on a fait des demandes à la maison du handicap pour une auxiliaire de vie sociale mais il ne se passe rien", déplore-t-il. "Rien n'avance, on est livré un peu à nous même", raconte le restaurateur.
"Il y a juste besoin d'une présence en dualité et qu'on adapte sa façon d'apprendre. Là, ça fait plus d'un an qu'il n'apprend plus", alerte Simon. "En France, on a beaucoup de retard dans la prise en charge du handicap et des autistes en particulier", se désole le restaurateur qui a multiplié de son côté les démarches auprès de neurochirurgien. "On a fait des efforts et des déplacements. C'est lourd et on nous laisse. Il faut que l'Etat rattrape son retard et que la République joue sa partie", appelle-t-il.
"Tous les enfants ne peuvent pas être scolarisés à temps plein", à l'école publique, plaide Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat d’enseignants SE-Unsa. "Certains enfants ont absolument d'accompagnement et de soins qu'ils n'ont pas aujourd'hui, parce qu'on s'est contenté de 100% d'écoles inclusives. Mais c'est un affichage parce que certains enfants et leur famille ont besoin d'accompagnement et l'école n'est pas en capacité d'apporter les réponses et les soutiens nécessaires", explique le syndicaliste.
Stéphane Crochet déplore que les places se soient réduites dans les instituts médicos-éducatifs (IME) qui accueillent souvent ces enfants. "On a pourtant l'impression d'avoir une explosion des besoins", conclut-il, laconique.