Faut-il défiscaliser les heures supplémentaires?
C’est l’une des nombreuses revendications des "gilets jaunes". Proposition reprise par plusieurs députés de la République en marche. Selon le Journal du dimanche, ces députés militent pour qu’Emmanuel Macron aille dans cette voie, alors qu’il doit annoncer des "mesures concrètes et immédiates" ce lundi soir.
L’idée de ces députés est simple. Sur les heures supplémentaires, il y a déjà une chose qui est actée et donc budgétée : la désocialisation des heures supplémentaires en septembre 2019. Ça veut dire que ces heures supplémentaires ne seront pas soumises aux cotisations salariales.
"Il faut aussi une mesure forte pour les retraités"
Les députés proposent d’aller plus loin et plus vite. Non pas en désocialisant, mais carrément en défiscalisant, c’est-à-dire que ces heures supplémentaires ne seraient soumises ni aux cotisations ni non plus à l’impôt sur le revenu, comme du temps de Nicolas Sarkozy. Et ces députés proposent de le faire dès le 1er janvier 2019, pour que le gain de pouvoir d’achat soit immédiat explique Bruno Fuchs, député La République en marche du Haut-Rhin.
"C'est une bonne idée. Ce n'est pas la seule mesure que l'on doit annoncer pour le pouvoir d'achat. Il faut une mesure forte pour les retraités, et pour l'ensemble des français. peut-être toucher au Smic ou relever les minimums sociaux. Il y a pas mal de possibilités."
Ces députés proposent aussi d’alléger la TVA sur les produits de première nécessité. Et puis, vous l’avez entendu, pourquoi pas débattre d’une augmentation du SMIC ou encore aller plus loin sur cette idée de prime pouvoir d’achat.
"C'est un premier pas, mais c'est dérisoire"
De toute façon, il faudra aller plus loin, selon Jérémy Clément, gilet jaune à Montargis, parce que les heures supplémentaires ne concernent qu’une petite partie des Français.
"Que va-t-on dire aux retraités, aux gens qui n'ont pas de travail ? aux chômeurs ? Aux lycéens ? Aux handicapés ? C'est un premier pas, mais c'est dérisoire. S'il voulait faire des réformes sérieuses il faudrait qu'il passe une journée sur un rond point avec les gilets jaunes. Le gouvernement est très loin de ce que les Français vivent aujourd'hui".
Emmanuel Macron doit consulter les syndicats, les élus locaux et les parlementaires toute la journée, avant une prise de parole prévue à 20h.