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Faut-il faire payer l'entrée des villes touristiques? "Ça n'empêchera personne de venir"

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Confrontées à une fréquentation très élevée pendant les vacances, certaines villes ont décidé de mettre en place des taxes d'entrée. La présidente des Entreprises du Voyage, Valérie Boned, a remis en cause l'efficacité de cette mesure sur RMC.

Des rues noires de monde, des magasins pleins à craquer, des plages bondées... Certains lieux touristiques font face à des fréquentations très élevées lors des périodes de vacances.

Cet amas de touristes a poussé certaines villes à prendre des mesures pour réguler la fréquentation. Marseille a été l'une des premières à instaurer des créneaux de réservation. Depuis l'été 2023, deux calanques sont accessibles uniquement sur réservation, gratuite, lors de certains week-ends pendant la saison estivale. La ville souhaite notamment, par cette limitation, préserver l'environnement.

Faut-il faire payer l'entrée des villes touristiques ? - 17/04
Faut-il faire payer l'entrée des villes touristiques ? - 17/04
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Dans le Var, l'île de Porquerolles est limitée à 6.000 personnes par jour en juillet et en août. Celle de Bréhat, en Bretagne, avait fixé la même jauge, mais elle passera à 4.700 cet été.

Des jauges ou des taxes pour limiter le flux

D'autres lieux touristiques ont même mis en place un accès payant. Mais cette solution est loin d'être idéale selon Valérie Boned, présidente des Entreprises du Voyage, qui représente 1.600 entreprises du secteur. "Si c'est pour avoir moins de visiteurs ou pour mieux les étaler dans l'année, ce n'est pas forcément efficace. Si ce n'est pas un montant très important, ça n'empêchera personne de venir. Et si on met un montant trop important, c'est quand même un vrai problème", commente Valérie Boned au micro d'Estelle Midi.

En Italie, Venise, qui accueille environ 30 millions de visiteurs chaque année, a mis en place cette taxe d'entrée pour ceux qui visitent la ville sans y loger. Pour ceux qui restent dormir sur place, ils doivent payer une taxe de séjour, dans laquelle est compris le ticket d'entrée. Le montant de cette taxe s'élève à 5€ par personne âgée de plus de 14 ans. Pierre, un touriste français qui s'est déjà rendu à Venise, dénonce, sur RMC, "un impôt déguisé".

"Le touriste qui vient de loin à Venise, il n'est pas à 10, 30 ou 40€ près. Il va payer. C'est complètement hypocrite", insiste-t-il.

D'après Valérie Boned, il faudrait plutôt opter pour des "jauges et de la régulation avec les intermédiaires de la chaîne de distribution". "Nous, en tant qu'agent de voyage, on a un rôle à jouer, pour conseiller. On peut être un régulateur. On a des outils aujourd'hui hyper importants qu'on n'utilise pas assez. Il faut la volonté de chacune des régions, des territoires pour collaborer avec nous, pour réguler", détaille la présidente des Entreprises du Voyage.

Cette dernière qu'il faut également développer "l'attractivité tout au long de l'année à des périodes différentes" pour lutter contre ce qu'elle appelle la "surfréquentation plutôt que le surtourisme".

TRC