Faut-il faire une pause dans les expulsions à Notre-Dame-des-Landes? Ça fait débat sur RMC
"Il ne faudrait pas, pour Emmanuel Macron, que l’interview d’aujourd’hui à Berd’huis ou celle de dimanche sur RMC et BFM TV soit entachée par une catastrophe. Voilà ce que dit François-Michel Lambert, député des Bouches du Rhône, ancien écologiste réélu en 2017 sous la bannière La République en Marche. Il affirme qu’en coulisse, de nombreux collègues de la majorité le remercient de réclamer une pause dans les expulsions. Une position partagée par Mathieu Orphelin, ancien écolo lui aussi, proche de Nicolas Hulot, et aujourd’hui député La République en Marche du Maine-et-Loire. "Il faut qu'il y ait une pause parce que ce que l'on voit ce sont des affrontements de plus en plus violents. C'est une spirale de violence. Chacun doit prendre ses responsabilités et pour l'Etat, cela pourrait consister à mettre l'opération en pause. L'opération telle qu'elle se déroule comporte trop de risques: il faut suspendre cette opération et reprendre le dialogue. C'est pire de demi-journée en demi-journée."
Les zadistes "ne changeront de toute façon pas d'avis"
Selon la préfecture des Pays de la Loire, 13 nouveaux squats ont été évacués hier, soit 29 au total. 26 ont été détruits, les 3 derniers sont en cours de destructions. 11 personnes interpelées depuis le début de l’opération. Le ministre de l’Intérieur dit "être dans ses objectifs". Et le Premier ministre, interpelé hier à l’Assemblée, affirme que les "expulsions continueront".
Il a raison, selon Aurélien Taché, député en Marche du Val d’Oise. "Je ne vois pas ce que cela changera de faire une pause. De toute façon, avec les personnes encore sur le site, il y a une logique de confrontation qui n'est pas évitable par le temps. Il faut faire les choses le plus correctement possible, mais les gens sur place ne vont pas changer d'avis du jour au lendemain. Ces gens-là ont eu des mois pour changer d'avis, et ils ne le changeront pas plus dans un mois ou deux." En attendant, la tension ne redescend pas. Près de 200 personnes ont rejoint les zadistes hier pour mener le combat. Et on compte déjà près d’une centaine de blessés. 55 dont 3 graves côté zadistes, 32 côté gendarmerie, 3 parmi les journalistes sur place.