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Fin de vie: un plan pour les soins palliatifs dans l'attente d'une loi sur l’aide à mourir

Fin de vie: 109 personnalités appellent à une évolution de la loi

Fin de vie: 109 personnalités appellent à une évolution de la loi - Fred DUFOUR © 2019 AFP

Un an après la convention citoyenne sur la fin de vie, un rapport sur ce sujet doit être remis ce samedi à Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des professions de santé.

Le rapport porte notamment sur l’accès aux services de soins palliatifs qui est très inégal sur le territoire. La moitié des Français qui seraient éligibles à ces soins palliatifs n’y ont pas accès. En parallèle de la loi sur la fin de vie, le gouvernement prépare sa stratégie décennale sur les soins palliatifs. L'un des enjeux est de remédier aux inégalités d'accès aux soins palliatifs, notamment entre les départements.

Le projet de loi sur la fin de vie qui devrait ouvrir l'aide active à mourir sera présenté en début d'année prochaine comme l'a annoncé la ministre déléguée à la Santé Agnès Firmin-Le Bodo.

Les Français restent ouverts à ce changement

Sur RMC, le député Modem Olivier Falorni réagit quant à la nécessité de faire évoluer la loi et les mœurs des Français.

"J'y crois car il y a un engagement du président de la République qui a été fait devant la convention citoyenne", explique sur RMC, Olivier Falorni, député Modem, à propos du projet de loi sur la fin de vie.
"Le bilan d'un Président ne peut pas se refermer sans une grande réforme sociétale. Pour Macron, ce doit être la loi sur la fin de vie", affirme le député sur RMC.

L'aide à la fin de vie est problématique pour une partie des catholiques, comme l'avait mis en lumière un échange entre Emmanuel Macron et le pape François lors de sa visite à Marseille. Le souverain pontife avait mis en garde contre "la perspective faussement digne d'une mort douce".

Les Français restent majoritairement ouverts à ce changement. D'après un sondage Ifop, 78% des personnes interrogées souhaitent une évolution de la législation en matière de fin de vie.

L'invité du jour : Olivier Falorni - 09/12
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Création d'une spécialité universitaire sur les soins palliatifs

On ne parlera bientôt plus de soins palliatifs, mais de soins d'accompagnement. Il s'agit d'une nouvelle appellation qui veut ouvrir la porte à une prise en charge plus en amont des patients notamment à l'annonce par exemple d'une maladie grave.

Pour garantir ces suivis, le gouvernement prévoit la création de "maison d'accompagnement", un maillon manquant entre le maintien domicile et les unités spécialisées.

Selon le rapport, il en faudrait 100 sur tout le territoire dans les dix ans à venir.

La ministre Agnès Firmin souhaite également mettre l'accent sur la formation des professionnels de la fin de vie. En France, ils ne sont que 10.000.

Ainsi, une spécialité universitaire sur les soins palliatifs va donc être créée et les autres professionnels pourront bénéficier de la formation continue.

Tous les départements sont dotés d’unités mobiles de soins palliatifs ou de lits dédiés mais tous n’ont pas d'unités spécialisées.

21 départements n'ont pas d'Unité de soins palliatifs (USP). L'USP c'est la structure d'excellence pour traiter les patients en fin de vie. Dans les départements qui n'en ont pas, il y a des lits de soins palliatifs dans les hôpitaux et/ou des unités mobiles.

"L'objectif c'est que d'ici 12 mois aucun département ne soit dépourvu de soin palliatif", explique sur RMC, Olivier Falorni, député Modem, à propos du projet de loi sur la fin de vie.
"Les soins palliatifs, c'est un aspect important de la fin de vie, mais ça ne répond pas à toutes les situations de fin de vie. Ça se heurte aux souffrances réfractaires. C'est pour cela qu'il faut que la loi ne se contente pas du volet soins palliatifs, mais comprenne aussi une aide active à mourir", explique le député.

Une réunion est prévue le 20 décembre entre le groupe parlementaire sur la fin de vie et Agnès Firmin Le Bodo pour évoquer le rapport et le calendrier à venir.

Le plan décennal pour les soins palliatifs sera présenté en janvier, et le projet de loi sur la fin de vie en février, selon la Ministre.

Cindy Nunes