"Ford se fout de la gueule du monde depuis des années", dénonce Philippe Poutou

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L’annonce ne passe pas. Ford a annoncé jeudi qu’il écartait l’offre de reprise de l’usine de Blanquefort en Gironde par Punch Powerglide. L’entreprise a également annoncé qu’elle allait présenter un plan social à ses 850 salariés pour un arrêt de la production du site d’ici août 2019.
Pour Philippe Poutou, délégué CGT de l’usine Ford de Blanquefort, il y a beaucoup de colère. "Ils se sentent trahis parce que Ford avait laissé entendre pourquoi pas et puis au bout du compte, au mépris de tout le monde a dit non. Donc, oui, il y a de la colère", explique-t-il.
Pourtant, selon l’ancien candidat à l’élection présidentielle, cette situation est presque prévisible.
"Ce qui se passe, c’est malheureusement logique et on s’y attendait parce que ça fait quand même des années que Ford se fout de la gueule du monde. Ne serait-ce que l’argent public encaissé à la condition de maintenir les emplois et Ford n’avait pas respecté ça ces dernières années", poursuit Philippe Poutou.
"Une trahison" pour Le Maire
Après l’annonce de Ford jeudi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a dénoncé une trahison. "Je veux dénoncer la lâcheté de Ford à qui je demande de parler depuis trois jours et qui n'a pas eu le courage de prendre le ministre de l'Économie et des Finances au téléphone", a-t-il affirmé, reconnaissant que le constructeur n'avait pas pris la peine de le prévenir.
Il a également appelé Ford à "réviser sa décision et à accepter la reprise de Punch qui garantit l’avenir du site industriel de Blanquefort".