Gendarme percuté par un automobiliste près de Nancy: les refus d'obtempérer sont-ils plus nombreux?

Un motard a percuté un gendarme près de Nancy, vendredi 16 mai 2025, le blessant à la jambe. Le mis en cause, en fuite après les faits, s’est rendu de lui-même samedi matin. Âgé de 20 ans, il a été placé en garde à vue. Il avait fait l’objet, en 2024 et après une mesure éducative, d'un "avertissement judiciaire" pour blessures involontaires par conducteur d'un véhicule à moteur.
Il y a eu 24 900 refus d’obtempérer en 2024. "Ils sont devenus un fait de société", selon Éric Henry, du syndicat de police Alliance.
D’après lui, l’uniforme - au sens large - est souvent pris pour cible. "Ces individus sont réfractaires à toute autorité, aux valeurs de la République."
Pourtant, dans les faits, les refus d’obtempérer sont en baisse de 10% depuis 2021.
"Ce sont des événements problématiques, mais ça reste rare"
"Aujourd’hui, on parle d’un refus d’obtempérer pour n’importe quoi", estime Sébastien Roché, chercheur au CNRS. "Il y a eu une grande popularisation de l’expression où on accroche tout dessus."
Ce qui peut créer cette impression de redondance, c'est l'enchaînement d'événements graves dans un laps de temps court. "On se dit 'il n’y a plus de hasard, il y a quelque chose de structurel'. Ce sont des événements problématiques, mais ça reste rare", précise Sébastien Roché.
Pour lui, un exercice de contrôle routier est, par nature, dangereux pour les forces de l'ordre, couplé parfois à un manque de formation. "On n’est pas dans une situation où c'est noir ou blanc", conclut-il.
Le gendarme blessé, lui, a été opéré d'une fracture ouverte dans la nuit de vendredi à samedi. Ses jours ne sont pas en danger.
Une enquête pour tentative de meurtre sur un militaire de la gendarmerie a été confiée à la brigade de recherche de Nancy.