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"Grand débat": des élus de la majorité s'agacent du manque de clarté

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Emmanuel Macron a appelé ce vendredi les Français, à se saisir de "la très grande opportunité" que représente le "grand débat". Pourtant, sur le terrain, le flou autour de l'organisation de cette consultation inquiète les députés de la majorité.

Le président de la République publiera ce lundi la "lettre aux Français" dans laquelle il expliquera les finalités du débat et il donnera ce mardi le coup d'envoi du grand débat dans la petite commune de Grand Bourgtheroulde dans l’Eure où il dialoguera avec environ 600 maires et élus de Normandie durant trois heures.

"Je ne vais pas attendre un kit pour faire mon travail"

Quatre thèmes majeurs devraient être abordés: "mieux accompagner les Français pour se loger, se déplacer, se chauffer", "rendre notre fiscalité plus juste, plus efficace, plus compétitive", "faire évoluer la pratique de la démocratie" et "rendre l'Etat et les services publics plus proches des Français et plus efficaces."

En attendant plus de précisions, du côté des élus c'est le flou le plus total. Une situation qui dérange au sein même des rangs de la majorité: "Nous n’avons aucune information", se lamente un député de la majorité. "Je ne vais pas attendre un kit pour faire mon travail", persifle un autre.

"Merci d’arrêter de faire des annonces toutes les 48 heures"

Et les prises de parole des ministres n’arrangent rien: "Merci d’arrêter de faire des annonces toutes les 48 heures, alors qu’on est soit disant dans le temps de la concertation", dénonce un pilier de la Macronie.

Alors sur le terrain, les parlementaires n’attendent pas les consignes officielles. Guillaume Chiche a déjà prévu une trentaine de réunions dans les Deux-Sèvres. Dans la Sarthe, son collègue Damien Pichereau s’est assuré que des maires modèrent des moments d’échanges. Mais les inquiétudes demeurent: "Il n’y aura aucun tabou mais il faut que l’Etat de droit reste debout", espère ce dernier. Pendant qu’un autre conclu sans optimisme: "Il faut que cela fonctionne, nous n’avons pas le choix".

Astrid de Villaines avec Caroline Petit