RMC
Société

Hausse des actes antimusulmans: SOS Racisme pointe la responsabilité de Bruno Retailleau et CNews

placeholder video
Le président de SOS Racisme Dominique Sopo a pointé, jeudi sur RMC, la responsabilité de certains responsables politiques, de Bruno Retailleau, et de médias comme CNews dans la hausse des actes islamophobes et "anti-arabes" que RMC révèle ce 15 mai. Ces derniers restent sous-estimés selon l'association.

"Monsieur Retailleau s'est construit politiquement sur le fait d'être en hostilité vis-à-vis des étrangers." Comme RMC le révèle ce jeudi 15 mai, SOS Racisme enregistre une hausse de 29% des signalements d'actes islamophobes et "anti-arabes" entre janvier 2024 et 2025, le président de l'association juge, jeudi sur RMC, le ministre de l'Intérieur en partie responsable de cette augmentation.

Dominique Sopo regrette, au micro de Charles Matin, que Bruno Retailleau "participe à entretenir une ambiance" malveillante en France, en tenant "des propos à répétition sur le voile, sur l'Algérie" et en refusant "de se déplacer sur le lieu du crime dont a été victime Aboubakar Cissé". Le président de SOS Racisme ne lui fait "pas du tout confiance" pour lutter contre ce problème.

L'invité de Charles Matin : Plus 29% d'actes islamophobes en un an - 15/05
L'invité de Charles Matin : Plus 29% d'actes islamophobes en un an - 15/05
7:06

Le président de l'association explique également l'augmentation du nombre d'actes racistes par la "très forte dégradation du débat public et de l'ambiance dans le pays".

"Il y a une forme d'excitation très malveillante vis-à-vis des musulmans", souligne-t-il.

"Certains médias dédiés à la haine des musulmans, des étrangers, des noirs, des arabes" sont en partie responsables de cette montée du racisme en France, selon Dominique Sopo, qui cite notamment "une chaîne comme CNews qui est fondée sur cela."

Des actes toujours sous-estimés

Le téléphone de la permanence juridique de SOS Racisme n'arrête pas de sonner. Ils ont reçu plus de 163 appels depuis le début de l'année, contre près de 90 au premier trimestre 2024. Dans ses révélations, l'association évoquent des actes de différentes natures: "Des propos tenus, des insultes, des injures, mais aussi des actes liés à des agressions physiques, ou parfois des discriminations."

"Il faut bien avoir conscience que ce qui est comptabilisé c'est ce qui est dénoncé, et ce qui est dénoncé est une toute petite partie de la réalité", insiste Dominique Sopo.

Pour lutter contre cette hausse des actes islamophobes et anti-racistes, le président de SOS Racisme distille ses conseils: "Il faut signaler, il faut porter plainte, il faut nous alerter." Mais les victimes ne doivent pas être les seuls à agir. Dominique Sopo appelle également les témoins à agir. "On lutte en alertant, en ne se laissant pas sidérer par des propos agressifs, en refusant de se taire lorsque des actes sont perpétrés."

Selon une étude de l’Agence européenne des droits fondamentaux dans 13 pays européens, 50% des musulmans vivent des discriminations dans leur vie quotidienne.

Tanguy Roman Clavelloux