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Hausse des actes antisémites: "En tant que Juif, je ressens qu'il faut donner un signal d'alerte"

Ce mardi sur RMC, Joël Mergui, président du Consistoire central israélite de France a voulu lancer "un signal d'alerte" face à la recrudescence d'actes antisémites, en hausse de 74% en 2018.

La justice a été saisie après une séries d'inscriptions antisémites à Paris et dans l'Essonne. Le visage de Simone Veil barré d'une croix gammée, un tag "Juden" écrit en lettres jaunes sur la devanture d'une sandwicherie et un arbre à la mémoire d'Ilan Halimi scié… Autant d'actes qui inquiètent Joël Mergui, président du Consistoire central israélite de France, invité ce mardi matin sur RMC:

"Il y a une hausse de l'antisémitisme, il y a une libération de la parle antisémite. Je voudrais simplement dire, en me souvenant d'Ilan Halimi, il y a 13 ans, j'avais dit 'quand on s'attaque à un Juif, ce n'est pas qu'aux Juifs qu'on s'attaque, c'est d'abord aux Juifs qu'on s'attaque'. Au début des années 2000 quand on disait ça, ce n'était pas audible. Et aujourd'hui on se rend compte que si je viens, c'est parce qu'en tant que juif, je ressens qu'il faut donner un signal d'alerte à nouveau. Quand on l'a donné dans les années 2000 on n'était pas entendus. On avait l'impression qu'on parlait de conflit intercommunautaire".

"Un mal profond de notre société"

Des actes en hausse de 74% pour l'année 2018, qui révèlent, selon lui, un malaise de la société: "Aujourd'hui, on est devant un mal profond de notre société où il y a un parallèle entre l'attaque contre les Juifs et l'attaque contre la démocratie. S'il y a une augmentation des actes antisémites, il y a aussi une augmentation des haines dans notre pays. C'est un révélateur. Nous sommes la fièvre qui ne doit pas cacher la maladie".

Joël Mergui appelle à une réaction forte: "Je ne peux plus me satisfaire de commémorations. Il y a un certain nombre de quartiers où il n'est plus possible de vivre en tant que juifs. On ne peut pas soigner le racisme comme on soigne l'antisémitisme, il faut passer à une nouvelle étape. Il faut passer à l'étape du traitement de ce mal".

Paulina Benavente