"Il faut un numéro unique d'urgence": face à la hausse des agressions, le plaidoyer d'un sapeur-pompier
Le 4 septembre dernier, pour la première fois depuis près de dix ans en France, un pompier est mort, tué par la personne qu'il était venu secourir.
Le type d'attaque évolue
Le métier est en évolution: les demandes de secours à la personne sont toujours plus nombreuses, elles mobilisent aujourd'hui 84% des interventions des pompiers, contre 54% vingt ans plus tôt. En somme, de moins en moins "soldat du feu", de plus en plus ultime recours face à la détresse humaine et sociale, parfois violente, dans tous types de milieux.
Même si les agressions envers les pompiers restent rares, 2.300 sur plus de 4 millions d'interventions en 2016, elles ne cessent d'augmenter ces dernières années, en hausse de 17% sur un an.
Le type d'attaque a aussi changé, ce ne sont pas les guet-apens dans les quartiers sensibles qui progressent mais les agressions des pompiers par les victimes qu'ils viennent aider ou par leur entourage.
"On demande qu’en France on abandonne l’ensemble des numéros: 15, 17 et 18"
Des cas de patients dangereux qui pourraient être mieux gérés s'ils étaient détectés en amont, les policiers pourraient ainsi escorter les secours, comme ils le font dans les situations à risque.
Selon la fédération des pompiers le problème vient souvent d'une mauvaise communication entre les centrales d'appel des différents services secours. Elle appelle de ses vœux la mise en place d'un numéro unique, le 112, pour centraliser tous les appels au sein d'une seule et même plateforme.
Ce numéro unique, est primordial pour le colonel Marc Vermeulen, commandant des pompiers du Val-d’Oise et invité de la matinale de Jean-Jacques Bourdin.
"La solution, c’est qu’à l’appel, on détermine le niveau de dangerosité de l’intervention. Que l’ensemble des services aient l’information au même moment pour pouvoir s’engager en simultané avec la police, lorsque c’est nécessaire. D'où l’importance de la plateforme unique, le 112. C’est le numéro européen. On demande qu’en France on abandonne l’ensemble des numéros: 15, 17 et 18. Il faut un numéro unique d'urgence".