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"Il n'y a plus de quartier privilégié": à Clermont-Ferrand, la violence fait peur aux habitants

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Voilà plusieurs mois que la ville de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) est au coeur de faits-divers liés au trafic de stupéfiants. Devant la montée de la violence, le maire veut sévir et empêcher aux trafiquants de faire régner la loi. Un sujet qui n'a pas manqué de faire réagir le plateau des Grandes Gueules ce jeudi 21 août.

Une année marquée d'une "hyperviolence". C'est en ces mots que Joël Mathurin préfet du Puy-de-Dôme a comparé ce que vit Clermont-Ferrand depuis plusieurs mois. La ville est en proie à des rivalités entre trafiquants, avec notamment des attaques à mains armées. Depuis le début de l'année, la ville dénombre quatre morts ainsi qu'un blessé grave.

Le préfet en appelle à la mobilisation des habitants dans les différents quartiers particulièrement touchés par ces faits-divers. Une idée qui a fait débattre le plateau des Grandes Gueules ce jeudi 21 août.

"Ce n'est pas au Préfet de gérer ces événements? On n'est pas aux États-Unis, organisent des milices et surveillent le quartier. [...] Je pense qu'il devrait remonter à ses supérieurs que la suppresion des commissariats de proximité permettrait de répondre à cette situation", lâche s'interroge Bruno Poncet, chroniqueur des Grandes Gueules.

Et d'ajouter: "Clermont-Ferrand est une ville ouvrière grâce à Michelin, mais aussi universitaire, où il faisait bon vivre et où on n'entendait jamais des histoires comme ça. Maintenant des villes de 200.000 à 300.000 habitants commencent à avoir de vrais problèmes et les préfets leur demandent de s'en charger".

Plus de quartier "privilégié" face à la violence

La mobilisation citoyenne voulue par le préfet ne passe auprès des chroniqueurs. "Quand ça marche, c'est grâce au Gouvernement et si ça ne marche pas, c'est à cause du préfet", résume Emmanuel De Villiers.

Citant un article du Figaro, la chroniqueuse Barbara Lefebvre évoque le cas d'étudiants cités par le quotidien ayant fait le choix de ne plus aller en boîte de nuit pour éviter "le danger".

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Au 32.16, Aline, une professeure des écoles, habitante de Clermont-Ferrand depuis 40 ans, confirme que des quartiers ont toujours été connus pour leurs incivilités, mais confirme une extension à l'ensemble de la ville.

"La responsabilité est à porter sur notre cher maire qui depuis des années trouvait que de la sécurité n'était pas un sujet, préférant mettre le paquet sur de la communication et faire de notre ville la capitale de la culture, sans mettre de caméras et faire attention à l'insécurité", lâche-t-elle. "J'étais dans un quartier privilégié, maintenant, c'est terminé".

Lilian Pouyaud